2012/09/29

Impressions de conduite: Scion xB 2012.


Bon, j’essais de faire un retour en force sur mon blog. Désolé pour mes fidèles lecteurs, mais disons que la situation au travail a beaucoup changé ces derniers mois et mes journées d’été étaient très chargées ce qui ne me laissait pas beaucoup de temps pour écrire des billets. Je n’ai pas nécessairement plus de temps maintenant, mais je me sens dans l’obligation d’écrire quelque chose.

Ce que je vous propose c’est de vous faire part des essais routiers que j’ai fais au cours de l’été ainsi que ceux que je ferai au cours des prochains mois. J’en ai vraiment plusieurs en banque, alors ce n’est pas le contenu qui manquera. Par contre, je me vois obliger de laisser tomber la partie actualité. Le monde automobile change beaucoup et rapidement, de nouveaux modèles sortent presque quotidiennement et je n’ai tout simplement plus le temps d’écrire quelque chose sur chacun d’eux. Mes plus plates excuses aux lecteurs qui appréciaient ma tournée des nouveaux modèles, mais je crois que mes impressions de conduite sont tout de même intéressante et c’est ce que j’aime le plus écrire.

Autre nouvelles, je viens de changer de véhicule. Je vous en parle à l’instant dans le format impressions de conduite auquel vous êtes habitués. C’est un véhicule un peu spécial, surtout pour mes lecteurs européens, puisqu’il n’est pas disponible chez vous. N’ayez crainte je ne me suis pas acheté une Ferrari.

Alors sans plus tarder, voici mes impressions de conduite sur la Scion xB 2012.

Introduction.

Je vous permets de douter de mon impartialité, puisqu’il s’agit de ma voiture personnelle. Néanmoins, je vais essayer d’être honnête et de vous parler autant des qualités que des défauts. Bien entendu, si j’ai craqué pour cette voiture c’est que je lui ai trouvé plus de qualité que de défauts et j’espère vous en convaincre. D’un autre côté, tous les goûts sont dans la nature alors je peux facilement comprendre que vous n’aimiez pas ma nouvelle monture. Disons qu’elle a un look bien à elle et qu’elle ne passe pas inaperçue, mais pas nécessairement pour les bonnes raisons. L’amour rend aveugle!

Cela fait déjà 8 ans que la marque Scion existe. Pour ceux qui ne savent pas, c’est une filiale de Toyota un peu comme Lexus. Par contre, Scion vise plutôt une clientèle jeune et n’ayant pas les moyens des clients habituels de la compagnie sœur Lexus. La plupart des véhicules offerts sont des modèles d’entrée de gamme et bien qu’ils soient en général assez bien équipés, on n’est certainement pas au niveau de ce qui est offert par la filiale luxueuse de Toyota. Il fallut attendre jusqu’en 2010 pour pouvoir se procurer une Scion de façon officielle au Canada. On pouvait quand même se procurer un modèle américain auparavant, mais les véhicules Scion n’était pas offert en concession au Québec.

C’est maintenant le cas et en 2012, la gamme Scion est relativement complète. On a la iQ qui est une petite citadine semblable à la Smart, la xD qui est un voiture sous-compacte tout ce qu’il y a de plus ordinaire, la tC qui est un petit coupé compact traction avant, le xB qui est un petit multi-segment et bien entendu la sportive FR-S dont tout le monde parle en ce moment. Le modèle que j’ai choisi est le xB, puisque j’avais besoin d’espace, ce que les autres modèles ne me donnaient pas. La gamme est assez simple, avec une seule finition disponible. On peut rajouter quelques options, mais la philosophie du constructeur est qu’on ne vous fait pas de cachette. Le prix de détail suggéré par le fabriquant est le prix que vous allez payer peu importe le concessionnaire et la voiture est suffisamment équipé au prix annoncé. Pour preuve, sans débourser un sous de plus, ma Scion xB est équipé de l’air climatisé, du groupe électrique, du télédéverrouillage des portes, d’un régulateur de vitesse et des vitres teintées à l’arrière ainsi que de pas moins de 6 coussins gonflables. Sans compter un système de son très complet, mais celui-là je vous le garde pour plus tard. On peut bien rajouter une transmission automatique, mais sinon les seules autres options disponibles sont des accessoires cosmétiques installés par le concessionnaire et un système de son plus performant. Au prix de 18 360 $, on n’a pas beaucoup de concurrents qui peuvent en mettre autant dans la liste d’équipement de série. Et rappelez-vous, que ce prix est le prix que vous allez payer peu importe avec qui vous faites affaire.

Finition et intérieur.

Quand on approche la Scion, c’est surtout son look peu ordinaire qui frappe notre œil. C’est tout simplement une boîte sur 4 roues, les fanatiques du modèle l’appel même «toaster», grille-pain en français de France. Le xB 2012 en est à sa 2ième génération et bien que le tout soit plutôt cubique, ce n’est rien à comparer du premier modèle de cette série. Les formes sont maintenant plus arrondis et plus facile à contempler. Par contre, cela reste un style qui divise. Personnellement, j’aime bien, c’est différent et rafraîchissant dans une marée de véhicule presque identique et beige.

À l’intérieur on comprend assez rapidement où Toyota a fait des économies. On nage dans les plastiques durs. L’assemblage est respectable, mais la qualité des matériaux laisse franchement à désirer. Par contre, le dessin est original, avec tous les instruments regroupés au centre du tableau de bord, un peu comme la Yaris. Au premier tour de roues c’est un peu déconcertant, mais on s’habitude rapidement. Tous les compteurs sauf le compte-tours sont électroniques, avec votre vitesse bien indiquée en chiffres rouge. Difficile de faire croire à votre passager que vous ne roulez pas si vite que ça. Touche très sympa que je n’avais vu que dans les véhicules Saab, la nuit on peut éteindre tout l’éclairage du tableau de bord pour avoir une meilleure vision nocturne. Très pratique sur les routes de campagne non-éclairées, surtout que les phares de croisement et de routes sont très puissant.

Le conducteur est assis dans un siège assez confortable et dans une position plus haute que la normale. Le support latéral est suffisant, mais j’ai un petit doute que les gabarits plus petits que moi seront un peu perdus dans le siège. Avec mes 6 pieds 3 pouces et 200 lb par contre, je trouve le tout parfait. Le volant est inclinable et télescopique, ce qui permet de trouver une position de conduite idéale assez rapidement. Seul bémol, les pédales sont placées de façon trop vertical ce qui fait que j’ai maintenant des crampes au pied chronique. Je devrais m’habituer à la longue. Haut perché sur votre siège, la visibilité est excellente. Le style boîte, permet une très grande surface vitrée et les différents piliers de la structure ne sont pas trop proéminents. Seul défaut, pour ma grandeur du moins, le toit est un peu trop bas ce qui peut vous cacher certaine partie de la route quand on descend une côte. Un autre problème c’est qu’on a de la difficulté à voir les extrémités de la voiture ce qui rend les stationnements un peu plus ardus. Par contre, le rayon de braquage est excellent et malgré son allure extérieure, le xB se place comme n’importe quelle compacte.

Je vous disais plus haut qu’un des arguments qui m’avaient convaincu était l’espace intérieur et dans la xB on en a à revendre. Le gabarit extérieur pourrait nous faire croire le contraire, mais l’habitacle est tout simplement caverneux. Les deux passagers avant ont beaucoup d’espace et avec ma taille de joueur de basket, je peux facilement m’insérer derrière le siège conducteur et mes genoux ne touchent même pas au dossier de celui-ci. Trois personnes peuvent prendre place à l’arrière, mais il fallait s’y attendre, celle assis au centre ne sera pas très confortable. La banquette arrière est rabattable 60/40 et vient se placer à plat avec l’assise du coffre. Ainsi configuré l’espace est très grand. J’ai réussi à y faire entrer ma nouvelle table de cuisine sans problème. L’ouverture du coffre est carrée et à part les passages de roues, rien n’obstrue le chargement. Due à tout cet espace, l’insonorisation n’est pas terrible et les bruits de vents retentissent assez rapidement une fois qu’on hausse l’allure.

Par chance, il y a une bonne sono installé d’origine. Il s’agit d’un système de son Pioneer à 6 haut-parleurs compatibles CD/MP3 et iPod en plus des clés USB. Je n’ai pas encore essayé les disques durs portables, mais avec votre iPod ou une clé USB avec stockage suffisant, vous ne devriez pas avoir de difficulté à traîner avec vous votre discographie complète. La navigation dans tous ces fichiers est un peu ardues, puisque l’écran n’est pas gigantissime, mais à vous de construire votre arborescence de façon logique. Bien que je n’en ai pas fait l’expérience, semblerait que vous ne pouvez pas utiliser les boutons de la radio pour naviguer dans votre iPod une fois le véhicule en marche. Pas très hot! Sinon, les haut-parleurs sont puissants, très puissants avec 4 haut-parleurs standard et deux haut-parleurs d’aigues («tweeters»). Ils manquent un peu de précision, mais les différents réglages de l’amplificateur intégrés vous permettent de profiter de votre musique quand même. Si ce n’est pas suffisant, Scion vous offre un système plus performant. Toujours de chez Pioneer, il incorpore un écran tactile de 5,8 pouces, qui peut afficher les couvertures de CD, un amplificateur ainsi qu’un caisson de grave. Pour le mélomane avertit.

Tenue de route et performance.

Sous le capot du xB, on retrouve un 4 cylindres en ligne de 2,4 litres. Le 2AZ-FE est bien connu puisque jusqu’à tout dernièrement c’était le même moteur qui équipait la Camry de votre grand-père. Il s’agit d’un moteur tout en aluminium incorporant un DACT et la distribution variable sur la came d’admission VVT-i. L’injection se fait électroniquement, de façon séquentielle multipoint, tandis que l’allumage est par bobine directe. Notre petit moulin développe 158 Hp à 5 600 tr/min et 162 lb-ft de couple à 4 000 tr/min avec un rupteur placé à 6 500 tr/min. À l’usage c’est un moteur très rond, ave beaucoup de couple à bas régime et malgré que le tout s’essouffle un peu en montant dans les tours, il n’y a aucune hésitation et on sent bien le deuxième came du système VVT-i entrer en action. La sonorité est aussi intéressante lorsqu’on fait des envolées près de la ligne rouge. Par contre, il ne sert pas à grand chose d’aller jouer dans la stratosphère du compte-tour puisque le 2AZ-FE a donné pas mal tout ce qu’il avait à partir de 4 500-5000 tr/min.

Sur la route cela donne un tempérament, que je ne qualifierais pas de sportif, mais qui est tout de même enjoué. Avec la transmission manuelle le xB expédie le 0-100 km/h en 7,7 secondes, chrono vérifié. J’irai peut-être un jour sur une piste d’accélération pour avoir des temps plus précis, mais le moteur est à peine rodé au moment où on se parle. Tout de même, il n’y a pas grand véhicule sur la route de tous les jours qui peuvent résister à l’assaut des 162 lb-ft de couple du grille-pain, surtout en ville. Fun!

La transmission manuelle vient jouer un peu les Raba joie. Son emplacement au tableau de bord, ne me plaît pas, même si je m’y suis habitué. Faut dire qu’avec l’accoudoir central le levier tombe bien sous la main. C’est plutôt, la rusticité de la mécanique qui m’énerve. Les changements de rapport accrochent et le tout reste difficile à placer même quand la transmission est chaude. On a droit à seulement 5 rapports ce qui en 2012 est un peu juste, pour ne pas dire dépasser. Cela pourrait être pire puisque la transmission automatique n’en a que 4 et que c’est une vieille transmission qu’on retrouvait dans les Corolla d’il y a 5 ou 6 ans. Pas fun du tout. Surtout que la consommation d’essence en prend pour son rhume. On parle d’une cote combinée de 9,8L/100km peu importe si la transmission est manuelle ou automatique.

Côté châssis aussi on reste dans le conventionnel. La suspension avant utilise des jambes MacPherson semi-indépendantes avec barre stabilisatrice, tandis que l’arrière s’équipe d’un essieu rigide, de barres de torsion et d’amortisseurs. Malgré la rusticité de la configuration, le xB se débrouille plutôt bien sur les routes sinueuses. La direction à assistance électrique est à louangée puisque elle se charge bien dans les courbes et offre un feedback surprenant sur ce qui se passe à l’avant. Ce n’est pas quelque chose auquel je m’attendais de la part d’une Toyota, mais j’en suis fort aise. On peut s’appuyer sur le grip et la voiture nous le rend bien. Impossible de la faire sous-virée, quoique le système de contrôle de stabilité en équipement de série et non débranchable m’a empêchée d’aller explorer les limites du châssis. Il y a quand même beaucoup de plaisir à avoir au volant tout en restant dans les limites légales.

Sur autoroute, la voiture est stable et trace de belle ligne droite, sauf quand on a des vents de travers. À ce moment, on se fait brasser un peu, mais c’était à prévoir vue la forme de l’engin. Côté confort c’est correct, mais ce n’est pas le nec plus ultra. Les imperfections sont bien filtrées, mais la voiture sautille de l’arrière sur route inégale. La faute à l’essieu rigide. La garde au sol n’est pas si importante qu’il pourrait y paraître. Alors, faut faire gaffe aux entrées de cours et autre chemin hors-route. Côté freinage ça laisse un peu à désirer. La pédale est difficile à moduler et parfois on fait bloquer les freins. La puissance est certainement au rendez-vous ce qui rend la chose encore plus désagréable.

Fiabilité.

C’est du Toyota que dire de plus. De toute façon je vous propose de suivre et commenter tous les entretiens qui seront fait à mon cher grille-pain. La vidange d’huile se fait à tous les 6 000 km et je n’ai pas parcouru ce kilométrage pour l’instant.

Conclusion.

De façon pragmatique, le Scion xB en offre beaucoup. L’espace de l’habitacle est très au-dessus de la moyenne sans pour autant augmenter l’empreinte du véhicule sur la route. La finition laisse un peu à désirer, mais on a une nette impression de solidité et la réputation de Toyota n’est plus à faire dans ce domaine. Le comportement routier est surprenant et amusant, mais la consommation d’essence pourrait être améliorée. L’équipement de série est pléthorique et en restant chez le même constructeur, aucun modèle n’en offre autant pour le prix. Donc cela revient à une question de goût. Est-ce que vous êtes capable de vivre avec l’apparence externe du xB? Moi j’ai fais mon choix.

Design et finition : 3/5
Moteur et performance : 4/5
Tenue de route et confort : 4/5
Fiabilité : 5/5

Total : 16/20