2020/05/27

Critique de film: Ford v Ferrari, v.o.a.


Bonjour tout le monde,

Aujourd'hui, j'ai décidé de faire quelque chose d'un peu différent. Je vous donne mes impressions d'un film que j'ai regardé dernièrement. Il s'agit de la production américaine Ford v Ferrari sortit le 15 novembre 2019. Je n'ai malheureusement pas eu la chance de voir le tout au cinéma, mais comme je vais vous expliquer ci-dessous, je ne crois pas y avoir perdu au change.

D'abord un petit peu d'histoire, car le film est inspiré d'une histoire vraie. Soit la compétition féroce que ce sont livré les deux constructeurs automobiles Ford et Ferrari. Au début des années 60, les ventes de Ford sont mal en point. Lee Iacocca (interprété par John Bernthal) a l'idée brillante de lancer Ford dans la course automobile internationale. Ford est déjà présente en NASCAR, mais cela ne suffit pas à écouler les stocks. L'idée est approuvée par Henry Ford II alors PDG de la compagnie. Seul problème, Ford n'a pas de véhicule de disponible pour s'inscrire aux 24 heures du Mans. Ford essais alors de racheter Ferrari qui gagne cette course à chaque année depuis belle lurette. À la dernière minute, le bonhomme Ferrari décide de vendre sa compagnie à une firme italienne bien connue, FIAT. Le bonhomme Ford est en furie et décide donc de créer de toute pièce une voiture de course qui sera capable d'aller battre le méchant italien sur son propre terrain. Voici, donc comment une légende est née.

Le film s'inspire donc de cette magnifique histoire. Comme quoi la réalité dépasse parfois la fiction. Pour une fois, Hollywood n'a pas trop mélangé les faits. Bon! Je ne suis pas historien automobile. Mais ce pan de l'histoire, je le connais assez pour savoir quand je me fais raconter des bobards. Ce n'est pas le cas de Ford v Ferrari. Les faits historiques sont respectés pour la plupart. Ceux qui ont écris des biographies sur Ferrari ou Ford crieront probablement à l'hérésie. Mais le tout était amplement crédible pour que je puisse apprécier le film.

Le jeu des acteurs est aussi très bon. Matt Damon, qui incarne le texan Caroll Shelby, est crédible et a même réussi à me tirer quelques larmes à la fin du film. Christian Bale, qui prends le rôle de l'anglais Ken Miles, est tout aussi bon. Par contre, son accent britannique est un parfois peu forcé. Le personnage est aussi plus grand que nature. Je ne me rappel pas avoir lu qu'il était aussi excentrique. Bref, quelque fois ça détonne un peu. C'est peut-être la seule fois où le fameux piquant hollywoodien se montre le bout du nez.

Attention! Pour ceux qui s'attendent à une enfilade de folle course-poursuite à la Fast and Furious vous allez être très déçu. Le film se concentre beaucoup plus sur l'histoire et les personnages plutôt que les cascades à couper le souffle. On a bien de très belles images de GT40 et Ferrari P4, mais ce sont les personnes qui prennent la place ici. D'ailleurs, les effets spéciaux sont un peu ordinaire. Bon, je ne m'attendais pas à un oscar de ce côté, mais on aurait pu faire mieux. On peut facilement faire la différence entre les vrais voitures et celles synthétisées par ordinateur. Il y a même quelques scènes où les images ont clairement été accélérées. Est-ce que c'est un truc de réalisateur? J'en doute, car à mon avis cela ne donne pas un bon effet. De plus, ma télé ne fait que du HD 720p. Je n'ose pas m'imaginer ce que le tout a l'air en 4K.

Néanmoins, c'est une superbe production. Il a instantanément rejoint ma collection de film de chars! Ceux qui s'attendent à un film d'action pourrait être déçu. Mais je crois que l'histoire raconté et la façon dont c'est fait, vous gardera accroché jusqu'à la fin. Pour une fois que Hollywood ne massacre pas les faits historiques, on va leur donner une petite chance!


2020/05/16

Porsche 911 Carrera S 2016-2019: impressions de conduite.


Introduction.

Un peu partout dans la ville de Paris se trouve des mètre-étalons. Ces pierres taillées, ont exactement 1 mètre de longueur et servaient à l'époque à calibrer les instruments de mesure des différents métiers qui œuvraient dans la Ville Lumière. Dans le monde de l'automobile sport, c'est la Porsche 911 qui sert de mètre-étalons depuis des décennies. Plusieurs constructeurs ont essayés de lui ravir son titre, mais personne n'a encore réussis.

À l'été 2019, j'ai pu en essayer un exemplaire assez en forme. Soit une 911 Carrera S 2016 noire. Mon essais s'est déroulé sur le circuit de Montmagny. Je n'ai malheureusement pas pu essayer la voiture sur route ouverte. Je vous partage tout de même mes impressions de conduite ci-dessous. Voyez le tout comme un genre de guide d'achat à l'usagé car cette génération de la 911 (991.2) n'est plus disponible en concession. Elle a été remplacé par une toute nouvelle voiture la 911 992. C'est partis!

Design, intérieur et finition.

Certaine personne se demande souvent pourquoi la 911 est si chère. Eh bien! C'est entre autres à cause de sa finition irréprochable. Les panneaux de carrosserie sont ajustés au millimètre près et la peinture est d'excellente qualité. Point de pelure d'orange sur une 911, même avec les peintures de base. D'ailleurs vous pouvez appliquer une infinité de teintes à votre 911 en autant que vous y mettiez le prix.

À l'intérieur c'est tout aussi crédible. Bon, la planche de bord pourrait s'offrir un peu plus d’originalité, mais le client typique est plutôt conservateur. On a donc droit à un dessin semblable au tableau de bord d'origine datant des années 60, mais bien sûr, modernisé pour les téléphones intelligents etc. On a entre autres droit à une interface tactile pour la plupart des réglages et la navigation. Par contre, beaucoup de ces réglages sont aussi reconduit sur de vrai boutons physiques sur la console centrale et le volant. Honnêtement, je trouve que ça donne un résultat un peu trop chargé. Et lorsqu'il manque des options, comme sur mon exemplaire, cela en devient plus évident. Sinon, les matériaux sont d'une qualité hors-pair et l'assemblage est tout simplement parfait. La qualité des contrôles est aussi à noter. Chaque bouton et interrupteur a la résistance parfaite. Ce qui donne une nette impression de raffinement et vous permettra de naviguer dans toutes les options de façon intuitive.

Les sièges sport en option offre un excellent support. Même pour moi et mes 250 lbs. Ils sont aussi ajustables d'une façon presque infinie. Idem pour le volant. Une fois tout réglé vous avez la position de conduite parfaite pour le circuit ou les longs trajets intercontinentaux. Le levier de vitesse tombant facilement sous la main. Il y a plusieurs options disponibles au niveau des sièges et du volant. Le tout allant du super confortable, chauffant et climatisé jusqu'au baquet de course en cuir le plus élémentaire.

Les grandes surfaces vitrées offrent une superbe visibilité pour un usage quotidien sans tracas. Plusieurs des compétitrices de la 911 ne peuvent pas en dire autant. Comme mon essais s'est déroulé sur circuit, je ne peux pas vous dire grand chose sur la sono. J'étais beaucoup trop occupé à profiter de la tenue de route hors-pair du bolide.

Finalement, bien qu'il s'agit théoriquement d'un coupé 2+2, les places arrières ne sont là que pour l'apparence. Une fois mon siège ajusté correctement, il n'y avait tout simplement plus de place derrière moi. Donc, pour dépannage seulement et à allure modérée.

Comportement routier.

Pour ceux qui ne le savent peut-être pas, la 911 est unique sur le marché puisque son moteur est placé à l'arrière. Bon, c'est un peu moins vrai maintenant que sur les modèles d'origines, mais c'est tout de même unique à l'allemande. Autre excentricité Porsche, mais qui fait maintenant partie de la légende, on a doit à un 6 cylindres à plat. Dans la génération 991.2, il s'agit d'un 3,0L à double turbocompresseur et 24 soupapes. Il est équipé de l'injection électronique directe et de double arbres à cames en tête variables VarioCam Plus. Cela lui permet de développer une puissance maxi de 414 Hp à 7 400 tr/min. Et 370 lb-ft de couple de 1 500 à 5 600 tr/min. Le rupteur arrivant aux alentours de 8 000 tr/min. dépendant de ce qu'en décide l'ordinateur de bord. Mon véhicule était équipé de l'échappement sport et du pack Sport Chrono ce qui rajoute environ 20 Hp de plus.

À son dévoilement ce moteur a fait la manchette puisque, supposément, son comportement était anodin et on perdait beaucoup de sonorité à cause des turbos. Je vous disais plus haut que les fans de 911 sont plutôt conservateur. Pour avoir conduit des 911 plus anciennes, je ne peux pas dire qu'on perd au change. Oui il y a un peu moins de vibrations et de sons, mais les performances et les sensations sont définitivement au rendez-vous. La 991.2 inaugurait aussi une transmission manuelle à 7 rapports. Tandis qu'une transmission automatique à double embrayage PDK était disponible en option. Mais trêve de technique et allons voir ce que ça donne sur circuit.

Premièrement, ne vous fiez pas trop à la puissance annoncée. Porsche est réputé très conservateur de ce côté. J'avais à mes côtés des Lamborghini Huracan et Nissan GT-R et je n'avais pas de difficulté à les suivre. Pourtant elle sont supposés, avoir facilement 100 Hp de plus que ma petite bombe allemande. Les accélérations sont démoniaques. Le moteur pousse fort très tôt et malgré les turbos, le tout est très linéaire. C'est d'autant plus surprenant que le couple est supposé être constant de 1 500 à 5 600 tr/min. Le moteur aime monter dans les tour et on a une belle impression de manque d'inertie. Et malgré ce que des journalistes blasés voudraient vous faire croire, les sensations fortes sont bien là. Les reprises sont aussi formidables. À fond, en 3ième, il n'y a pas beaucoup de voiture qui pourront résister à l'assaut de la 911.

Seule ombre au tableau, la transmission manuelle à 7 rapports. La course du levier est courte et précise, l'embrayage aussi doux qu'un agneau. Par contre, le fait qu'on est 7 rapports au lieu de 6, un chiffre pair, a demandé aux ingénieurs allemands de trouvé une manière de disposer le tout. Honnêtement, ça devient un peu mêlant. Là où on voudrait la 5ième c'est en fait la 7ième et ainsi de suite. Sur circuit, ce n'est pas trop exigeant puisque les rapports sont relativement long. Donc, on rame surtout sur les trois premiers, mais j'imagine qu'en conduite urbaine cela peut être déroutant. De plus, la 7ième n'étant qu'une troisième démultiplication, elle ne sert qu'à faire sauver de l'essence. Je n'ai pas essayer la PDK, mais je n'en lis que de bon commentaire. Alors, si vous avez les moyens optez plutôt pour celle-ci.

La transmission manuelle à 7 rapports offrent aussi un système de synchronisation des gaz. Autrement dit, elle peut s'occuper du talon-pointe pour vous. Par contre, avec un peu d'habitude et la pédale de l'accélérateur qui est articulée au plancher, il est très aisé de le faire soi-même.

Côté châssis c'est encore du bonbon. La 991.2 inaugurait aussi la première direction à assistance électrique de la marque. Encore une fois, les journalistes ont crier à l'hérésie. Je dois avouer que je suis un peu d'accord avec eux. Bien qu'elle soit précise et directe, on perd un peu de communication avec notre monture. Reste que c'est très léger et, en isolation, on a un très bon feed-back. C'est seulement que les anciennes 911 avaient un microscope électronique qui permettait de lire les atomes de la route. La 991.2 est plutôt équipé d'un très bon zoom de caméra numérique. Néanmoins, avec les roues directrices arrière, mon exemplaire sait très bien se débrouiller sur circuit. Le nez ne chasse pas si on entre trop vite dans une courbe et la motricité du train arrière est superbe. On peut donc se concentrer sur notre ligne de course, la voiture nous signalant subtilement ses limites qui approchent. Le tout est très instinctifs et c'est vraiment grisant. Encore, une fois il a été aisé pour moi de rattraper des monstres de la piste comme une Nissan GT-R.

L'asphalte du circuit de Montmagny est quand même assez douce et comme je n'ai pu conduire la 911 que sur ce dernier, il est difficile pour moi de vous parler de son confort de roulement. Par contre, j'ai trouvé la Porsche extrêmement raffiné. Elle est bien insonorisé et une énorme impression de solidité s'en dégage. Je ne serais pas trop inquiet quant à ses qualités sur nos routes québécoises. Évidemment, c'est une voiture sport alors il faudra faire gaffe quand même. De plus, il s'agit de la Carrera S, j'imagine que les GT3 et GT3 RS sont probablement moins coopérative de ce point de vue.

Dernier point. Les freins de la 911 sont légendaires et ceux de mon exemplaire ne m'ont pas déçu. La modulation de la pédale est parfaite et la puissance est au rendez-vous et ce, tours après tours. Mon exemplaire était équipé de freins en acier standard, mais vous pouvez aussi équiper votre Carrera de freins en carbone-céramique. Je ne vous le conseil pas. Sur route les freins standards sont amplement suffisant et coûte beaucoup moins chère d'entretien.

Fiabilité et coût de possession.

La 911 a toujours eu une excellente réputation du côté de sa fiabilité. Ce sont de vrai tank. Cette génération de la 911 ne me semble pas faire exception. Oui le moteur est un peu plus compliqué avec ses deux turbocompresseurs, mais Porsche se sert de turbos depuis des décennies sans problème. Les entretiens sont un peu dispendieux, mais rien de pire que les autres allemandes de luxe. Pour ce qui est du prix, il est en pente descendante pour l'instant puisque la 911 vient tout juste d'être renouvelée. C'est le temps d'en profiter parce que les valeurs des 911 ont tendances à se stabiliser et ensuite remonter avec l'arrivée des nouveaux modèles. Bref, rarement l'achat d'une automobile est un investissement. Mais si vous faites vos devoirs comme il faut, vous pourrez au minimum roulez gratuitement dans votre rutilante 911.

Conclusion.

Est-ce que cette génération de 911 est encore la référence dans le monde de la voiture de sport? Absolument! Oui il y en a des plus rapides, des moins chères ou des plus belles. Par contre, aucun véhicule n'offre l'homogénéité de la 911 Carrera S. Elle fait tout bien et rien de mal. Bon! Il faut convaincre mon banquier maintenant.

Design : 4/5

Motorisation : 5/5

Tenue de route : 5/5

Fiabilité et coût de possession : 5/5

Score final : 19 / 20