2013/04/26

Impressions de conduite: Audi A4 2013.


Introduction.

Lorsque vous lisez des essais comparatifs ou des essais routiers, les véhicules de particulier sont souvent classés par catégorie. On a les sous-compactes, de petites voitures d’entrée de gamme, des sport-utilitaire, des camionnettes pleine grandeur etc. Une catégorie très populaire est la berline sport. Elle se caractérise par une carrosserie à 4 portes compacte et un moteur plus puissant que des véhicules similaires de la classe des berlines compactes. Souvent on a aussi un surplus d’équipement et on nage dans le luxe. C’est une catégorie qui a été inventé par les trois constructeurs de voitures de luxe allemands, Audi, Mercedes-Benz et BMW. Je vous propose donc mes impressions de conduite sur la représentante de cette catégorie chez Audi, soit la berline A4. Ceux qui magasinent ce genre de voitures iront surement voir chez les compétiteurs directs, soit la BMW Série-3 et la Mercedes-Benz Classe-C. La lutte est féroce et ce qui différencie tout ce beau monde est souvent un point de détails. On découvrira ensemble ce qui pourrait vous faire choisir la A4.

La A4 est disponible avec un seul moteur au Canada, soit le 2,0 litres turbo. On s’en reparlera plus bas. Plusieurs types de transmissions sont disponibles et l’entrée de gamme se fait avec la A4 2.0T FrontTrak. Elle est équipée d’une transmission automatique CVT et le fameux système de traction intégrale quattro est absent, on a donc une simple traction. Audi vous en demande 37 900$. L’équipement de série inclut le régulateur de vitesse, les vitres électriques et le télédéverrouillage, un volant gainé de cuir inclinable et télescopique de façon manuelle, les commandes au volant, le siège conducteur seulement ajustable de façon électrique et tous les sièges recouverts de cuir, les deux sièges avants chauffants, la climatisation automatique, des rétroviseurs extérieurs chauffants, un lecteur CD/MP3 prêt pour la radio satellite Sirius avec 10 haut-parleurs et un amplificateur de 180W, la connectivité Bluetooth, un écran multifonctions monochrome intégré au tableau de bord, les freins ABS aux 4 roues incluant la distribution électronique du freinage, un système de contrôle de la stabilité et de la traction et pas moins de 6 coussins gonflables. Vous voyez qu’on a quand même pour notre argent. Vient ensuite la A4 2.0T quattro en version manuelle pour 39 800$. Celle-ci garde le même moteur, mais est équipée du système quattro et d’une transmission manuelle à 6 rapports. Le même véhicule, mais équipé d’une transmission automatique à 8 rapports est vendu 41 400$. Vient ensuite la A4 2.0T quattro Premium pour 43 700$ en version manuelle et 45 300$ avec la transmission automatique à 8 rapports. Finalement, la A4 2.0T quattro Premium Plus est vendue 45 900$ en version manuelle et 47 500$ en version automatique. Les versions plus haut de gamme rajoutent beaucoup d’équipements de série et optionnels. Je ne vous en ferai pas la liste ici faute d’espace. Par contre, je vous recommande fortement les systèmes de sons Bang&Olufsen avec le système MMI ou les phares bi-xénon. Il y a bien aussi la S4, qui est la version plus sportive de la A4, mais elle est si différente que je lui réserve un futur article. Idem pour la A4 Allroad qui est la version familiale de la A4. En 2013 elle remplace, l’ancienne A4 Avant, au Canada du moins puisque la A4 Avant est toujours offerte en Europe. Donc est-ce que la A4 sait se débrouiller face à ses concurrentes? C’est partit!

Finition et intérieur.

L’extérieur de la A4 est assez conventionnelle et au cours des années ont peut parler d’une lente évolution plutôt que d’une révolution pour le modèle 2013. Néanmoins, les lignes sont épurées et sobres et la A4 est loin d’être un laideron. Le style est passe-partout et c’est une très bonne chose selon moi, surtout pour ce genre de voitures. Certains reprocheront le manque de
différentiation de la gamme Audi et je dois avouer que j’en fais partie. De loin ou au premier coup d’œil, je vous mets au défis d’identifier une A4, une A6 ou une A8. Souvent, seule leur taille donne une certaine indication. Sinon, les panneaux de carrosseries de la A4 sont extrêmement bien ajustés avec des écarts de quelques millimètres et qui sont égaux partout. Un exemple à suivre parmi tous les constructeurs.

Je n’aime pas dire ce genre de choses quand je parle d’automobile, mais le dessin et la finition de l’intérieur de la A4 est tout simplement parfait. Le dessin du tableau de bord est attrayant sans pour autant être tape à l’œil et on retrouve une panoplie de petits détails de finition qui vous feront sourire à chaque fois que vous poserez votre popotin sur le siège conducteur. Les cadrans se lisent très bien et tout est organisé de façon logique et avec une ergonomie hors paire. Les matériaux utilisés sont des plus nobles avec quantité de plastiques mous et du vrai métal ou du vrai bois là où il en faut. L’assemblage de toute cette quincaillerie est tout simplement sublime, les différentes ligne s du dessin étant tracées avec rectitude et égalité. Audi est le maître incontesté des habitacles de voitures et la nouvelle mouture en rajoute. BMW et Mercedes-Benz font eux aussi de très bon cockpits, mais Audi est une petite coche au-dessus. La A4 ou les autres produits Audi sont ma référence lorsque j’évalue la qualité de l’intérieur d’une automobile.

Côté position de conduite c’est encore du bonbon, comme je vous le décrivais plus haut, les cadrans et autres instruments sont tous dirigés vers le conducteur. Le volant se prend bien en main et on peut ajuster le siège et le volant d’une multitude de façon. La visibilité vers l’avant est bien autant que sur les côté et l’arrière. On a plusieurs types de sièges de disponible dans la A4, dépendant des finitions choisis. Mon modèle d’essais était équipé du siège conducteur standard et il s’acquitte très bien de sa tache. Il est confortable sur les longues distances et offre un bon support latéral et pour les jambes. Ceux qui recherchent un peu plus de sportivité pourront choisir les finitions S-Line ou les différents sièges en options. Ultimement par contre, la A4 n’est pas typée sport ou du moins pas autant qu’une BMW Série-3 par exemple. L’espace à l’avant est correct et c’est suffisant à l’arrière. Par contre, on pourrait faire mieux de ce côté. De vulgaires berlines compactes offrent plus d’espace pour les passagers arrière. Idem pour le coffre, qui bien qu’ayant un bon volume pourrait être plus généreux. Remarquez, que la compétition Allemande, ne fait pas vraiment mieux de ce côté.

Côté sono, on nage encore en plein bonheur. Le fournisseur officiel de Audi pour ses systèmes de son est la réputée compagnie danoise Bang & Olufsen. Les haut-parleurs ainsi que le lecteur CD ont spécialement été étudiés en fonction de l’acoustique unique à la A4 et cela donne de magnifiques résultats. La qualité du son est clair comme de l’eau de roche et ont peut facilement se percer les tympans avec la puissance du système. Pourtant, tout au long de l’exercice, la précision demeure au rendez-vous et ce peu importe la vitesse à laquelle vous roulez. Sublime! Un autre système qui aide à profiter de tout ça, est le système MMI, pour «Multi-Media Interface», littéralement interface multimédia en français. À l’instar du système iDrive de BMW, ce dernier intègre toutes les fonctionnalités de la voiture dans un seul écran accessible à partir d’une petite molette haptique sur la console centrale. Son fonctionnement est très intuitif, contrairement au système iDrive. Il intègre des fonctionnalités très intéressantes, comme la navigation à partir de Google Earth. Ce système n’est pas disponible en équipement standard sur toutes les versions de la A4, mais croyez moi il en vaut la peine.

Tenue de route et performance.

Au Canada et en Amérique du nord, un seul moteur est offert dans la A4. Ailleurs dans le monde, plus particulièrement en Europe, on peut installer jusqu’à 6 motorisations différentes sous le capot, dont trois moteurs diesel. Tout de même, celui qui équipe la A4 au Québec n’est pas le moins bon. On parle d’un 4 cylindres en ligne de 2,0 litres turbocompressé EA888/CAEA. C’est à quelques détails près le même moteur qui officine dans la Golf GTI et bien d’autres produits du groupe Volkswagen. Ce moteur est équipé d’un DACT à 16 soupapes avec la levée de ces dernières, variables en continue sur la came d’admission. Le turbocompresseur est intégré au collecteur d’échappement et l’injection et l’allumage sont gérés électroniquement et de façon directe. Au final, on a droit à 208 Hp de 4 300 à 6 000 tr/min et 258 lb-ft de couple sur une plage allant de 1 500 à 4 200 tr/min. Équipée de la transmission manuelle, cela permet à la A4 d’atteindre les 100 km/h en 6,9 secondes et filer ainsi jusqu’à sa vitesse limitée électroniquement de 250 km/h. Remarquez que ce limiteur semble plutôt peu précis, puisque plusieurs essayeurs routier ont pu facilement dépassé cette vitesse.

Au feeling, c’est une superbe mécanique. La pédale est précise et le moteur n’hésite pas à monter dans les tours. On a beaucoup de couple à bas régime et la puissance est sentit partout sur le compte-tours. Aucune hésitation de la part du turbo. Certains pourraient reprocher à ce moteur une trop grande linéarité, mais c’est le sacrifice que l’on doit faire pour tout ce couple à bas régime. Vous n’aurez aucun mal à vous frayez un chemin au travers de la circulation urbaine et peu de véhicules «ordinaires» peuvent résister à l’accélération de la A4. Sur autoroute ou route plus ouverte on a une bonne réserve de puissance peu importe la vitesse ce qui rend les dépassements routinier. Seules les compétitrices directes de la A4 peuvent vraiment lui faire compétition justement. Je pense à la BMW 335i qui est beaucoup plus puissantes ainsi que la Mercedes-Benz C350.

Si c’est le sport qui vous intéresse, n’hésitez pas à équiper votre A4 de la transmission manuelle à 6 rapports. Bien que je ne l’ai pas essayé, j’ai pu essayer d’autres voitures Audi équipé de transmission semblable et la compagnie sait très bien ce qu’elle fait de ce côté. Ce serait surprenant qu’ils aient raté leur coup avec la A4 et d’autres essais routiers semblent confirmer mes dires. Je n’ai pas essayé non plus la transmission CVT, mais vu mon aversion pour ce genre de bidule, je ne peux vous la conseiller. De plus, elle est seulement disponible en version traction avant et franchement, une Audi A4 sans quatre roues motrices à quoi ça sert? Enfin, la transmission que j’ai pu essayer est le nouveau modèle à convertisseur de couple et 8 rapports. Dénommé Tiptronic, elle n’a plus vraiment de lien avec la fameuse Tiptronic que Porsche utilisait il y a encore quelques temps. Audi semble avoir gardé le nom, mais c’est en fait une transmission ZF qui est utilisé dans plusieurs modèles de la gamme et même chez d’autres constructeurs. J’avais pu essayer un exemplaire de cette transmission dans la nouvelle Série-5 et Série-3 chez BMW et franchement je ne vois pas beaucoup de différence dans le modèle Audi. Ce n’est pas un défaut, puisque la transmission s’acquitte admirablement de sa tâche. Les rapports sont bien étagés et la transmission sait les choisir de façon opportune. Les changements sont doux et rapide et on a plusieurs modes opératoires, dont un manuel. Ce dernier est plus pour les apparences que de véritables améliorations de la performance et je ne peux pas dire que j’y ai touché beaucoup lors de mon essai. C’est dire à quel point la transmission fait un bon travail.

Le fameux système quattro, utilise un différentiel central Torsen ainsi que deux différentiels ouverts sur le train avant et arrière chacun. Le différentiel Torsen est un mécanisme qui permet
de détecter les changements de surface aux roues à l’aide des variations de couple et le tout de façon mécanique. Sur la A4, à l’instar de bien des voitures à traction intégrale, on ne peut verrouiller le système quatre roues motrices. Néanmoins, en conduite normale, les trains avant et arrière sont sollicités de façon égale, soit avec une répartition du couple de 50% sur le train avant et 50% sur le train arrière. Par contre, dépendant de l’état de la chaussée et des manœuvres du conducteur, le couple peut être amené jusqu’à 60% vers l’arrière, faisant ainsi de la A4 une quasi-propulsion. De plus, avec le système de contrôle de la traction et de la stabilité, les freins peuvent agir sur les différentiels avant et arrière et théoriquement tout le couple du moteur peut se retrouver sur une seule roue. À l’usage, tout cet attirail permet une très grande stabilité en courbe et une traction parfaite en ligne droite. L’intervention du système quattro est indétectable, la voiture pavant sa voie vers où on la pointe.

Pour l’instant, notre A4 n’a pas beaucoup de défauts. Malheureusement, en conduite sportive ça se gâte un peu. La direction est bien calibré, mais on a un certain flou au centre du volant ce qui rend l’attaque des courbes un peu difficile. Ensuite, le feedback est presque inexistant, on a que le strict minimum et le châssis est trop bien isolé pour nous faire sentir ce que la voiture fait. Le système quattro en rajoute avec une répartition des poids plus grande sur le train avant ce qui donne une impression de lourdeur à la voiture, surtout lors de changement de direction rapide. Bien sûr le grip est au rendez-vous avec des ressorts rigides et peu ou pas de roulis, mais on ne le ressent pas au volant. On peut tout de même tenir un rythme élevé sur route sinueuse, mais tout cela ne semble pas naturel et il est un peu ardu de faire confiance à la voiture. La A4 nous laisse plus souvent qu’autrement dans le doute à l’approche d’une courbe. Pourtant, un vrai travail semble avoir été fait au niveau de la suspension. Le confort est au rendez-vous et les imperfections de la route sont gérées de mains de maître, même avec ce qui passe pour de l’asphalte au Québec. Petit bémol ici, si le confort vous intéresse avant tout, évitez les options de roues surdimensionnées ou les suspensions sport S-Line. Bien que tout cela rajoute pas mal de piquant à la conduite de la voiture et surtout à son look, la suspension devient alors sèche et moins confortable. Sinon, les freins sont sans reproches et bien calibré en plus d’être endurant autant sur route que sur circuit.

Fiabilité.

Notre fameux moteur 2 litres turbocompressé a eu certain problèmes de jeunesse avec des pompes secondaires d’injection directe qui faisait défaut et d’autres petits bidules. Par contre, le moteur a été constamment amélioré et ces problèmes sont maintenant résolus. Il ne devrait pas faire apparition sur un modèle 2013. Les suspensions sont calibrées assez finement et avec nos magnifiques routes, ils ont la vie dure au Québec. Une attention particulière devrait donc être portée à la géométrie de l’alignement et autres amortisseurs. Si vous avez des roues surdimensionnées, faites attention au nid de poules et chaîne de trottoir, puisque les pneus ont alors un profil plus bas et il est facile de les endommagés ainsi que les jantes. Les pneus sont aussi à surveiller à cause du système quattro, qui est assez gourmand de ce côté. Sinon, rien à signaler, les équipements et la finition sont réputés coriaces. La A4 est garantit pare-chocs à pare-chocs 4 ans ou 80 000 km, idem pour le groupe motopropulseur.

Conclusion.

En isolation la A4 est presque parfaite. Ce qui la laisse tombé est sa conduite quelconque à comparer à la BMW Série-3 qui est beaucoup plus incisive et communicative. Reste que la
différence est quand même assez minime et le commun des mortels ne se rendra pas compte. Sauf peut-être si vous essayez les voitures côte à côte. Si la conduite sportive n’est pas votre fort ou si ce n’est pas un point important pour vous, alors, n’hésitez pas une seconde. L’habitacle de la A4 est plus agréable que la BMW Série-3 et la Mercedes-Benz Classe-C et la Audi est aussi plus fiable que ces dernières. Le système quattro est aussi un autre point fort et au Québec sa sécurité accrue est très appréciée.

Design et finition : 5/5
Moteur et performance : 4/5
Tenue de route et confort : 3/5
Fiabilité : 4/5

Total : 16/20

http://www.netcarshow.com/audi/2013-a4/