2013/02/17

Carnet de route #2: 2012 Scion xB


On est en plein milieu de l’hiver au Québec et cela fait maintenant tout près de 6 mois que j’ai mon «grille-pain» préféré. Il a goûté aux rigueurs de l’hiver québécois et je ne peux pas dire qu’il en apprécie le goût. Rien de dramatique, mais c’est évident que la voiture a été dessiné au studio de Californie de Toyota. Là où le mot hiver rime avec des températures de 15-20 deg. et non pas dans le négatif.


Ma première critique concerne les essuie-glaces. Ils se remplissent rapidement et facilement de neige et de glace et cela laisse une belle trace directement devant mes yeux. Aussitôt que l’occasion se présente je les remplacerai par des items d’hiver provenant de chez Canadian Tire, pour ne pas les nommer. Ça c’est pour la vitre avant. À l’arrière ça ne s’améliore pas vraiment. On a le même problème avec le microscopique essuie-glace. De plus, ce dernier n’est pas escamotable ce qui rend très difficile son déneigement, pour ne pas dire impossible. Mon xB n’est pas équipé de l’aileron arrière et, les lois de l’aérodynamique aidant, toute la poussière, sel de calcium, «slush» et autres cochonneries de la route se colle à la lunette arrière tel une vielle gomme balloune. Résultat, à la moindre sortie dans des conditions neigeuses ou humides, je dois constamment faire fonctionner le gicleur arrière pour nettoyer la vitre. Le tout me laisse une toute petite fenêtre pour voir qui et quoi me suit. Aussi, mes amis les policiers vont surement m’intercepter un jour puisque le tout a le même effet sur ma plaque d’immatriculation, qui devient carrément illisible. Alors, si vous hésitez à faire installer l’aileron arrière, sortez votre portefeuille je vous en pris.


Pour ce qui est de la conduite, on a déjà vu mieux, mais c’est plus que tolérable. La voiture porte bien sur la route et on sent bien ce qui se passe dans le volant. Mes fameux pneus Pirelli font un travail admirable et j’adore toujours leur tenue de route impeccable. Dans les défauts qui m’agacent, j’inclurais le système de contrôle de traction et de stabilité, qui bien qu’il soit débranchable, se remet en fonction aussitôt qu’on appuis sur les freins ou qu’on dépasse 50 km/h. L’intervention de tous ces gadgets n’est pas très subtile et plus d’une fois, je me suis carrément arrêté dans la voie publique à faible vitesse. Dans la neige ou sur des conditions glissantes, j’aime mieux m’occuper moi même de ce que la voiture fait et parfois j’aime bien pouvoir déraper si j’en ai envie. La largeur des pneus n’est pas adéquate non plus pour une conduite hivernale. La moindre roulière happe le xB tel un aimant et on peut facilement se retrouver dans le décor si on ne porte pas attention à ce que l’on fait.


Sinon, tout le reste est ok. La chaufferette s’acquitte très bien de sa tache et le véhicule ne s’embut pas trop. Bref, vivement l’été pour que je puisse continuer à profiter à 100% des qualités routières de mon «grille-pain».

2013/02/01

Impressions de conduite: 2013 Kia Rio



Introduction.

À quoi pensez-vous quand on vous parle de Kia? Voilà quelques années, vous n’auriez probablement pas eu idée de quoi je parlais. À ses débuts au Québec, la compagnie coréenne ne commercialisait que le Sportage qui était un sport-utilitaire plutôt rustique et pas très fiable, en plus d’être vendu au compte-goutte parmi les quelques concessions qui existaient à l’époque. Plusieurs années plus tard, Kia a étendu sa gamme pour couvrir tous les segments et, à l’aide de sa compagnie mère Hyundai, innove dans presque tous les domaines. Beaucoup vous diront que ce sont les nouveaux japonais et ils n’ont pas tord sur certains points.

Comme les japonais à l’époque, les produits Kia étaient avant tout abordables et c’est à peu près tout. En 2013, les véhicules sont non seulement abordable, mais offre beaucoup d’équipements standard, ont un style unique et attrayant et offre des performances digne des plus grands constructeurs. Vraiment, Kia a fait des pas de géants au cours des dernières années et c’est d’autant plus louable que le tout s’est justement fait en très peu de temps. J’ai pu essayer une fière représentante du renouveau coréen dernièrement, la petite Kia Rio. Sa devancière était plutôt ordinaire avec un style quelconque et des performances routières basiques, pour rester polis. La nouvelle génération en promet beaucoup plus et c’est ce que nous allons voir dans mon essai routier d’aujourd’hui.

La Rio se retrouve au bas de la gamme du constructeur coréen et elle est disponible en plusieurs versions. On a deux types de carrosserie, avec une berline 4 portes en entrée de gamme et une berline 5 portes demandant un certain supplément. Tout comme chez Hyundai les options à la carte se concentrent sur des accessoires installés par le concessionnaire. Pour avoir des options comme un toit ouvrant par exemple, on doit passer à un niveau de finition supérieur. La version de base est la LX pour 13 895$ en berline 4 portes ou 14 195$ en 5 portes. Son équipement standard comprend une transmission manuelle à 6 rapports, un système de contrôle de la traction, un système de contrôle de la trajectoire, les freins à disques aux quatre roues avec un système ABS avec distribution du freinage et aide au freinage d’urgence, la direction à assistance électrique, des roues en acier de 15 po. avec enjoliveurs, un lecteur CD compatible MP3 à 4 haut-parleurs avec commandes au volant, le télédéverrouillage, les vitres électriques, les rétroviseurs extérieurs chauffants et à réglages électriques, 6 coussins gonflables et un système anti-démarreur. Ouf! La liste est longue, mais tous ces équipements sont standard, je vous le répète, et vous n’aurez pas à débourser un sous de plus.

Après la LX, vient la LX+ qui ajoute un système de son et de divertissement à commande vocale UVO et fonctionnalité Bluetooth ainsi qu’un disque dur intégré pour stocker votre musique avec 4 haut-parleurs, un régulateur de vitesse, l’air climatisé, des phares antibrouillards, des sièges avant chauffants et un système d’alarme standard. On vous en demande 15 495$ pour la 4 portes et 15 795$ pour la 5 portes. Ensuite on a la EX avec le même système UVO, mais comportant 6 haut-parleurs, une caméra de recul, des clignotants DEL intégrés aux rétroviseurs extérieurs, un volant inclinable et télescopique, les garnitures de portes en cuirette, le levier de vitesse gainé de cuir, des jantes en alliage de 16 po., un toit ouvrant électrique et un volant en cuir. Le tout pour 17 495$ pour la 4 portes et 17 795$ pour la 5 portes. Le haute de la gamme se termine avec la SX avec comme équipement supplémentaire; une boîte à gant climatisée, un bouton-poussoir pour le démarrage, un double-embout d’échappement, les feux arrières et de position à DEL, un filet à bagage et un baquet de chargement, des freins à disques de plus grand diamètre, une suspension sport, des jantes en alliage de 18 po, la climatisation automatique, des sièges recouverts de cuir et chauffant à l’avant, un système de désembuage automatique et un volant chauffant. Le prix est en conséquence avec 19 795$ pour la 5 portes à transmission manuelle ou 20 795$ pour la 4 portes qui est uniquement disponible avec la transmission automatique. D’ailleurs cette dernière vous est chargée environ 1 000$ en option sur tous les modèles. Sur la SX ont peu aussi ajouté un système de navigation, mais on doit se débarrasser du système UVO et cela vous en coûtera 1 200$ supplémentaire. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Le modèle que j’ai essayé était une LX+ à boîte automatique.

Finition et intérieur.

Kia s’est payé un gros nom pour le design de ses nouvelles voitures en engageant Peter Schreyer. Ce dernier est l’as designer à qui l’ont doit l’Audi TT et la New Beetle ainsi qu’une bonne partie de la gamme Audi à une certaine époque. Il est maintenant chef du design chez Kia et Hyundai et la Rio que j’ai essayé, a été dessiné sous ses offices. Je lui lève mon chapeau puisque la petite Rio est très belle. Elle a un flair européen unique dans ce segment et allie tempérament sportif à une certaine classe, pour ne pas dire luxe. La finition extérieur fait aussi des pas de géants chez Kia avec des panneaux de carrosserie extrêmement bien ajustés. Seule ombre au tableau, je trouve que toutes les Kia commencent à se ressembler un peu comme la gamme Audi d’ailleurs. Certains seront peut-être fiers de dire que Kia partage un défaut avec Audi. Je leur répondrai que cela reste un défaut.

À l’intérieur, les mêmes efforts ont été mis pour le dessin du tableau de bord. Les matériaux sont de qualité et l’assemblage est bien. Dans le cas de Kia et de ses réalisations précédentes, ont peut même dire que c’est très bien. Par contre, le tout est un peu fade et surtout unicolore. Le noir règne et j’aurais bien aimé un peu plus de piquant avec des accents en aluminium brossé par exemple ou différent coloris. Je crois que la clientèle plutôt jeune de la Rio aurait aimé en profiter. Autre point qui me fait grincer des dents quelque peu, c’est l’éclairage rouge des instruments. Ce n’est pas une couleur très relaxante et quand la voiture est équipée des différents systèmes multimédia, ça rend l’habitacle un peu moins luxueux. Ça fait «K2000» comme on dirait par chez-nous. Le siège conducteur est correct et le volant se prend bien en main. On peut trouver une position de conduite confortable et je n’ai pas vu de gros défauts de ce côté. La visibilité est bonne partout, sauf peut-être à l’arrière, mais presque toutes les voitures ont ce défaut maintenant. On veut absolument vous vendre la caméra de recul, voyez.

L’espace à l’arrière est digne d’une sous-compacte et si on se cantonne à cette philosophie, c’est correct. Par contre, certaine compétitrice font beaucoup mieux comme la Versa, chez Nissan ou la Fit, chez Honda. Alors, je mets le tout dans la catégorie des défauts. Le coffre est de bonne dimension pour le type de voiture. Le volume est plus important dans la berline 4 portes. Par contre, l’ouverture du coffre est moins pratique. Le système de son de série est puissant et a une précision correct et est compatible avec iPod et compagnie. On peut en profiter d’autant plus, puisque l’insonorisation est très bonne, on s’en reparle plus bas. Si vous optez pour le système de reconnaissance vocale UVO, il fonctionne correctement, beaucoup mieux que chez Ford, mais votre humble serviteur n’est pas fana de ces bidules. Une chose que j’ai de la difficulté à m’expliquer, il faut enlever le système UVO pour pouvoir profiter d’un système de navigation. De plus, il est loin d’être donné. Sauver vous des casse-têtes et procurez-vous un système portable style Tom Tom. Ils ont très souvent de meilleures performances que les systèmes des constructeurs et sont surtout moins chères.

Tenue de route et performance.

Notre Kia Rio est équipé d’un moteur 4 cylindres en ligne Gamma G4FD. Il a une cylindrée de 1,6 litres, est équipé d’un DACT, de l’allumage et de l’injection directe et les cames sont variable autant sur celle d’admission que d’échappement. Tout cela, donne 138 Hp à 6 300 tr/min et 123 lb-ft à 4 850 tr/min, pour un rupteur placé à 6 500 tr/min. Je dis souvent que les chevaux-vapeurs coréens n’ont pas la même force que les autres et le moteur de la Rio ne me fait pas démentir. Malgré, que celui-ci a une des meilleures puissance annoncée, sinon la meilleure, cela ne se ressent pas au volant. Il faut pousser haut dans les tours pour aller chercher le maximum du moteur et il ne semble pas apprécier l’exercice. La sonorité est ordinaire et passé les 4 000-5 000 tr/min il s’essouffle rapidement. Au feeling j’aurais tendance à dire qu’on a plus 100 Hp sous le pied droit que 138.

Tout de même, en ville c’est amplement suffisant pour se débrouiller. À bas régime, le moteur a de la reprise et vous n’aurez pas de difficulté à vous frayez un chemin au travers de la circulation urbaine. Une fois rendue sur l’autoroute c’est un peu moins jojo. Passez 80 km/h, les accélérations sont lentes et pénibles et il faut pousser la machine dans ses derniers retranchements pour faire des dépassements à vitesse autoroutière. Les chronos revendiqués vous diront le contraire avec un 0-100 km/h en 8,9 secondes et un ¼ de mile en 16,7 secondes à 134 km/h. Mon piffomètre me dit le contraire, on serait plus à 10 secondes environ pour le 0-100 km/h. La transmission automatique qui équipait mon modèle d’essais, s’acquittait bien de sa tache avec ses 6 rapports. Dieu merci, on n’a pas une affaire CVT sous le capot. Les changements sont doux et opportun. Elle est équipée d’un mode manuel, mais ce n’est que pour les apparences. Les changements manuels sont lents et la boîte garde ses idées sur le déroulement des choses, elle ne passera pas un rapport si elle juge que ce n’est pas nécessaire ou si cela fait trop monter le régime moteur. Idem pour les accélérations, pas moyen d’aller chatouiller le rupteur. La transmission manuelle standard est à 6 rapports aussi et je vous la conseille, cela rajoute certainement un peu de piquant. Par contre, je ne l’ai pas essayé.

Sur le tableau de bord on a un petit bouton marqué ECO. Oh grand dieu n’y touchez pas! Le tout modifie la cartographie d’injection d’essence et la sensibilité de la pédale d’accélérateur. La Rio devient alors inerte et il faut tout simplement oublier les dépassements sur autoroute. Le tout est sensé amélioré la consommation d’essence, mais vaut mieux changer votre façon de conduire, puisque ce bouton ne fera pas de miracles. De plus, n’oubliez pas que Kia et Hyundai sont présentement au milieu d’un fiasco concernant leurs consommation d’essence annoncée. La réalité ne rencontre tout simplement pas les chiffres annoncés et Hyundai/Kia est dans l’obligation de rembourser l’essence payé en trop par ses clients. Tout ceci me fait donc douter des qualités du mode ECO, c’est pourquoi je vous déconseille de l’utiliser. Trop de désavantages pour peu d’économie.

Côté châssis c’est bien et ça ne l’est pas. On a une certaine douceur de roulement et l’insonorisation est très bonne. Une nette impression de qualité se dégage de l’utilisation de la Rio. Sa direction est facile d’utilisation, précise et rapide avec un bon rayon de braquage. Les freins sont puissants et bien calibrés, faudra voir leur endurance, mais je ne connais pas beaucoup de gens qui conduise une voiture de cette catégorie de façon vraiment sportive. Durant mon essai, du moins, rien ne me laisse croire que ce n’est pas correct. La Rio ne prend pas beaucoup de roulis dans les courbes et la monte pneumatique donne un bon grip à la voiture qui est bien planté sur la route, autant en courbe qu’en ligne droite sur autoroute.

Ce qui n’est pas bien maintenant. La direction est à assistance électrique et ça se ressent. On a un certain flou au centre du volant et on n’a tout simplement aucun feedback. Quand la chaussée est parfaite, on profite pleinement de la douceur de roulement de la Rio, mais lorsqu’elle est typiquement québécoise, on déchante. La suspension absorbe mal les petites imperfections et les joints de chaussée et autre nid de poule se répercute dans le châssis. Fait à noter, on sent le tout au travers de notre fessier et non pas dans le volant, quand je vous disais qu’on manquait de feedback! C’est un comportement routier que je dénomme asiatique. Souvent les voitures coréennes ou japonaises troquent confort pour meilleure tenue de route. C’était le cas de la Kia Soul que j’avais essayé, qui était «tape-culs» sans pour autant offrir un grip à la mesure de son inconfort. Dans une moindre mesure, c’est le cas de la Rio aussi. J’ose à peine imaginer ce que ça doit être dans la version SX, qui rappelez-vous, vous offres une suspension sport et des roues de 18 pouces.

Fiabilité.

Les produits Kia ne sont pas sans failles. Loin de là, par contre il s’améliore d’année en année. Côté mécanique il n’y a pas trop d’inquiétude à avoir, si ce n’est que les systèmes de freinage coréen ne sont pas toujours à la hauteur. Néanmoins, mon essai ne m’a pas fait croire à un problème de ce côté. Le moteur n’est pas sollicité outre mesure en conduite normale. Alors, lui et la transmission devrait tenir le coup. C’est plutôt la finition et les équipements qui font défaut chez Hyundai et Kia. Tout de même, le tout est garantie 5 ans ou 100 000 km, comme quoi Kia a confiance en son produit. Ce qui en soit, devrait vous épargner quelques maux de tête.

Conclusion.

La Kia Rio est tout simplement imbattable si on la considère d’un point de vue prix versus design et équipements de série. La seule qui lui arrive à la cheville est sa sœur jumelle non identique, la Hyundai Accent. Par contre, si ce qui vous intéresse avant tout est un certain plaisir de conduite, allez plutôt voir du côté de la Ford Fiesta ou de la Honda Fit. Faudra y mettre le prix par contre. De mon côté, ce sont ces deux voitures qui remporte la palme. Elles ont un tempérament plus sportif sans pour autant pénaliser le confort.

Design et finition : 4/5
Moteur et performance : 3/5
Tenue de route et confort : 2/5
Fiabilité : 4/5