2012/02/07

Impression de conduite: 2011 Dodge Caliber SXT 4RM

Introduction.
 
Cinq ans, cinq ans que la Caliber est la seule voiture compacte offerte par le Groupe Chrysler. Cinq ans sans presque aucune retouche esthétique ni mécanique. La seule modification à la gamme eue lieu au début de sa carrière avec l’abandon du 4 cylindres 1,8 litres. La plupart des compétiteurs rajeunissent leur modèle tous les deux ou trois ans et certains revoit la mécanique à cette fréquence aussi. Comme quoi Chrysler est fiers de son bijou et que les ventes vont bien ! Est-ce que c’est vrai? Non justement. Les derniers chiffres que j’ai pu trouver à ce sujet datent de 2009, mais j’aurais tendance à croire qu’ils ne se sont pas vraiment amélioré. On parle de seulement 36 000 voitures vendues cette année là. Pendant la même période, un compétiteur direct, la Toyota Corolla, était vendu à 297 000 exemplaires. Faute à la voiture, au marketing, à la conjecture économique? Difficile à dire. Je vais tout de même essayé de répondre à une de ces trois questions, soit est-ce que le problème provient de la voiture comme tel.
 
L’offre de la gamme Caliber est très complète, on a pas moins de 5 modèles différents disponibles. Le tout commence avec un modèle économe dénommé Valeur Plus pour 14 595$, vient ensuite le SE Plus pour 16 395$ et le SXT à 19 495$, tous les trois équipé d’un 4 cylindres de 2,0 litres. Finalement, on a deux autres degrés de finition, équipés cette-fois d’un 4 cylindres de 2,4 litres, soit la Rush pour 21 995$ et finalement la Uptown au même tarif.
 
Le véhicule que j’ai essayé était une Caliber SXT à transmission automatique et mon essais s’est déroulé dans les rues et autoroutes de la région de Québec. Alors on y va et on répond à la question que je me pose.
 
Finition et intérieur.
 
Pénétrer à l’intérieur de la Caliber c’est faire face à un océan de plastique dur et beige. L’ambiance est stérile et platonique. L’assemblage est très ordinaire pour ne pas dire médiocre avec des parties du tableau bord qui ploie sous la pression de vos doigts. On est certainement pas au niveau d’aucune de ses compétitrices et le tout est franchement dépassé en 2011. Il y a certainement une amélioration par rapport à la SX 2.0 que la Caliber remplaça en 2007, mais une telle amélioration est loin d’être difficile puisque la SX était tout simplement crasse à cet égard. Une fois sur la route tout cet «à peu près» se ressent très vite. La moindre bosse ou imperfection de la route est transmise au tableau de bord et il émet grincement et vibrations. À améliorer de ce pas messieurs de chez Chrysler.
 
Au moins, la Caliber se rattrape un peu côté position de conduite. On est quand même bien assis et la position haute du chauffeur aide à bien cerner la circulation. Dépendant de la finition le siège conducteur est ajustable en hauteur et toutes les Caliber reçoivent un volant inclinable de série. On peut ainsi trouver la position de conduite idéale. Le pare-brise est peut-être un tantinet trop étroit à mon goût. À l’arrière les banquettes ne sont que ça avec une assise très plate et n’offrant aucun support. Par contre, les dossiers sont inclinables et rabattables 60/40. L’espace est suffisant, mais on est pas dans un salon de thé alors les grandes balades cinq à bord sont à oublier. Aussi, les grandes personnes trouveront certainement le plafond un peu bas à cet endroit. Reste l’insonorisation, qui comme la finition date des années 90, c’est surtout apparent sur autoroute où des bruits de vents et de roulements de toute sorte se font entendre. On peut quand même tenir une conversation, mais un aller-retour Québec-Montréal vous demandera toute votre énergie. Heureusement, on a droit à bonne sono avec de 4 à 6 haut-parleurs dépendant des options choisies, on peut même ajouter un caisson de grave et des haut-parleurs dans le hayon du coffre.
 
Parlant de ce dernier il est de très bonne dimension, de plus la Caliber n’est disponible qu’avec un hayon. L’orifice que ce dernier dégage est parfait pour charger des objets encombrants du à sa forme rectangulaire et régulière. On a des points d’ancrages, mais pas de filets à bagages disponibles. Bizarre. Avec les banquettes rabattues l’espace est énorme et j’aurais tendance à dire que c’est ce qui se fait de mieux dans la catégorie. Remarquez, j’ai pas sorti ma règle pour mesurer. L’ergonomie générale de la voiture est tout de même bien avec des coffres un peu partout dans la voiture et 6 porte-gobelets, tous capable d’accueillir votre liqueur McDo format «Supersize» .
 
Tenue de route et performance.
 
Bon à l’intérieur c’est pas fameux, une fois sur la route est-ce que ça s’améliore? Pas vraiment, mais au moins on a pas de défauts majeurs de ce côté. La motorisation de base est le fameux 4 cylindres en ligne GEMA, conçu en collaboration avec Hyundai et Mitsubishi. Dans la SXT il a une cylindrée de 2,0 litres et utilise un DACT de 16 soupapes. La distribution est variable sur la came d’admission, tandis que l’injection est électronique séquentielle multipoint. Le moteur développe 158 Hp à 6 400 tr/min et 141 lb-ft de couple à 5 000 tr/min. C’est suffisant pour faire passer la Caliber de 0 à 100 km/h en 9,5 secondes avec la transmission CVT. Le tout avec une consommation en ville de 31 mpg et 39 mpg sur autoroute. À l’usage, les accélérations sont un peu frigides et le moteur n’émet pas un son très agréable. Les relances sont tout de même suffisante pour se débrouiller dans la circulation urbaine et la voiture est capable de tenir une vitesse de croisière de 120-130 km/h assez aisément. Par contre, comme je le mentionnais ci-haut à ces vitesses, le bruit dans l’habitacle est assez intense. La transmission manuelle rajoute un peu de piquant dans l’expérience en grappillant un ou deux dixièmes de secondes à l’accélération.
 
Si vous voulez un peu plus de piquant, il existe une version de 2,4 litres du même moteur. La puissance grimpe alors à 172 Hp à 6 000 tr/min et 165 lb-ft à 4 400 tr/min. Bien que je n’ai pas essayé ce moteur dans la Caliber, j’ai pu l’essayé dans la Kia Koup SX et je dois dire qu’il n’était pas vraiment mieux que le 2,0 litre. Bien sûr, les performances sont meilleures, mais à peine, avec un 0-100 km/h en 9,0 secondes avec la transmission automatique. Vous aurez plus de facilité à tenir une vitesse de croisière sur autoroute, mais c’est à peu près tout. J’aurais souhaité que ce moteur donne plus de mojo à la voiture, puisqu’elle en a bien besoin, mais ce n’est probablement pas le cas.
 
La Caliber est disponible avec une transmission manuelle à 5 rapports et une transmission automatique CVT. C’est cette dernière que j’ai essayée et, bien que je déteste ce genre de transmission, elle n’était pas si pire. Contrairement à bien des modèles similaires, celle de la Caliber est capable d’aller jouer dans le compte-tours. On oscille entre 3 000 et 5 000 tr/min au lieu de rester planter sur un chiffre constant. De plus, dépendant de la finition vous aurez droit au système Autostick, qui permet de sélectionner soi-même les faux-rapports de transmission. C’est bien, surtout que la transmission nous laisse grimper jusqu’au rupteur. Néanmoins, les rapports sont étagés pour l’économie d’essence et non pour la performance alors faudra oublier la spéciale de rallye.
 
Côté châssis, c’est tolérable, mais encore une fois rien pour vous accrocher un sourire au visage. La direction est bien calibrée avec un bon rayon de braquage. Elle se charge bien en virage, mais côté sensation de la route on repassera. On croirait souvent rouler sur de la belle glace tant on est isolé de ce qui se passe aux roues avants. La suspension quant à elle sait être confortable, mais surtout sur les grosses ondulations de la route. Les plus petites imperfections et les nids de poule et compagnie remonte dans la cabine et font trembler le tableau de bord, déjà qu’il n’est pas très bien fixé. De plus, les barres stabilisatrices ne sont pas bien intégrées et on se fait brasser pas mal sur une chaussée inégale. On a au moins un bon grip, la voiture tenant sa ligne. Faudra juste évaluer la vitesse à laquelle on veut prendre une courbe, parce que ce n’est pas la direction qui nous renseignera. Finalement, les freins sont bien sans plus, on est dans la grosse moyenne.
 
Fiabilité.
 
La fiabilité de la voiture est correcte. Comme je vous le disais en introduction, cela fait 5 ans que la Caliber est vendue et il n’y a pas eu de changement mécanique important. Les propriétaires ne se plaignant pas de problème grave. Le moteur d’origine Mitsubishi et Hyundai est fiable comme dans le reste de leur gamme respective. Les autres composants mécaniques devraient facilement tenir le coup. Faites seulement attention à la transmission. Cela a toujours été un point faible des produits Chrysler et en plus, on a maintenant une transmission CVT qui demande tout de même une attention particulière.
 
Conclusion.
 
Est-ce que le manque de vente de la Caliber est dû à la voiture comme tel? C’est la question qu’on se posait au début de mon article. J’aurais tendance à dire oui. Elle n’est tout simplement plus d’actualité. Les matériaux et la mécanique sont dépassé et les acheteurs potentiels en veulent beaucoup plus que ça pour leur argent. Reste le prix qui dans le bas de la gamme est alléchant. À vous de décider si vous voulez économiser un peu d’argent, mais vous promenez dans une voiture dépassée. Remarquez, qu’elle a au moins le mérite d’être très sécuritaire. Vivement l’année 2012 où la Caliber sera remplacer par la nouvelle Dart qui est basé sur l’Alfa Romeo Giulietta.
 
Design et finition : 2/5
Moteur et performance : 3/5
Tenue de route et confort : 3/5
Fiabilité : 4/5
 
Total : 12/20

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