Introduction.
En 2020, il y a une nouvelle race de
sport utilitaire qui commence à faire pas mal de bruit. Ce sont des
véhicules où le mot sport prend beaucoup plus de place. L’invasion
provient surtout des contrées barbares, aussi connut sous le nom
d’Allemagne. Le premier à avoir défier l’Empire romain fut le
Porsche Cayenne et croyez-moi, il fut toute une vague lors de son
dévoilement en 2002. Depuis, les invasions du monde des voitures de
sport se sont reproduites à maintes reprises avec le BMW X5M ou le
Mercedes-Benz ML63 AMG. Aujourd’hui, la course à l’armement a
rejoint les sport utilitaire compact avec la première salve tirée
par le BMW X3 en 2007 avec son moteur de 268 Hp. L’arme de
destruction massive actuelle étant le Porsche Macan Turbo que tout
bon gestionnaire d’entreprise se doit d’avoir dans son garage
chauffé.
De cette catégorie de véhicule, j’ai
pu essayer le Audi SQ5. Un véhicule sport utilitaire compact de luxe
doté d’un gros moteur puissant, mais habillé d’une carrosserie
relativement standard. Bref, un mondain Audi Q5, mais survitaminé.
Est-ce que ces prétentions sportives le sont vraiment? Et devrait-on
privilégiez ce type de véhicule au lieu de vulgaire berline de
sport, telle la S4. Voici ce que j’en pense.
Prenez note que mon essais s'est
déroulé bien avant la pandémie de COVID-19. Alors, le tout s'est
fait de façon propre et stérile. Aussi, la version du SQ5 que j'ai
pu essayer n'est plus disponible dans le neuf. Donc, prenez cet
article comme un genre de guide d'achat à l'usager. Il y a
d'ailleurs de belles aubaines à faire de ce côté car le SQ5
déprécie comme neige au soleil.
Design, intérieur et finition.
Depuis plusieurs années, le style de
Audi est plutôt évolutif que révolutionnaire. Et c’est bien le
cas pour le SQ5. On reconnaît tout de suite le style des versions
moins sportives du Q5. Et à part quelques trappes d’air et des
roues plus grosses, il n’y a pas grand-chose pour différencier le
SQ5 de ses congénères. Remarquez que certains, verront le tout
comme un atout. Personnellement, j’aurais aimé un peu plus
d’audace. Au moins, la finition et les matériaux sont sans
reproches. Mon véhicule d’essais étaient de couleur Blanc ibis,
une des couleurs de base et aussi une couleur qui ne cache pas très
bien les défauts. Pourtant, la peinture a su résister au temps et
ne présentait pas aucune «pelures d’orange» comme on dit dans le
métier.
À l’intérieur le design est sobre
et sombre, d’autres diront ennuyant. Par contre, l’ergonomie est
sans faille et encore une fois l’exécution est exemplaire. Le
siège conducteur est très confortable et ajustable de plusieurs
façon à l’aide de commandes électriques. Idem pour le volant. Au
final il est aisé de trouver sa position de conduite idéale. Seul
petit reproche les sièges pourraient avoir un peu plus de support
latéral. Heureusement, le tout n’est apparent qu’en conduite
sportive. La fameuse interface MMI de Audi est ici au rendez-vous et
elle fonctionne extrêmement bien. L’écran tactile est claire et
précis et son utilisation instinctive. Mon véhicule était équipé
du système de son de série Bose et celui-ci offre une bonne
précision ainsi qu’une puissance adéquate. Pour les mélomanes,
on peut avoir une audio Bang & Olufsen en option. Bien que je ne
l’ai pas essayé dans un Q5 ou SQ5, j’ai pu l’entendre dans
d’autres véhicules Audi et cela vaut bien les milliers de dollars
qu’on vous en demande.
Malgré le fait qu’on soit dans un
VUS, l’espace à l’arrière est un peu restreint. Le dégagement
aux sièges arrière est assez ordinaire avec 950 mm. Pour comparer
avec la S4 dont je vous parlait en introduction, elle s’offre 895
mm à cet endroit. Bien sûr, le coffre est plus conséquent dans le
SQ5 et son accès plus facile grâce au hayon électrique. Par
contre, il est relativement petit si on le compare à d’autres VUS
du même gabarit. Et bien qu’elle ne soit pas disponible au Québec,
la S4 Avant familiale offre le même genre de prestation de ce côté.
Ex-aequo SQ5 vs. S4.
Comportement routier.
Normalement, le Q5 a droit au classique
4 cylindres en ligne de 2,0 litres turbocompressés. Dans sa version
SQ5, il s’offre plutôt le même V6 suralimenté que la S4 d’où
ma comparaison. On parle donc du EA837 construit par Volkswagen, un
V6 de 3,0L avec un compresseur volumétrique Eaton TVS. Il est doté
de l’injection et l’allumage direct en plus de cames variables
autant à l’admission que l’échappement et ce sur les 24
soupapes. Toute cette quincaillerie donne de bon résultat avec 349
Hp à 6 500 tr/min. et 347 lb-ft à 4 500 tr/min. Comme on peut s’en
douter, toute cette puissance transforme le pateau Q5 de base en
athlète olympique. Le 0-100 km/h est expédié en 4,4 secondes et le
¼ de mile en 13,1 secondes. Le SQ5 filant ainsi jusqu’à un
maximum de 240 km/h. Le tout étant limité de façon électronique.
Malheureusement, mes différents essais s’étant déroulé sur la
voie publique, je ne peux pas vous confirmer ces chiffres avec mon
propre chronomètre. Néanmoins, au feeling je n’ai aucun doute que
le SQ5 soit capable de telle performances. La poussé du moteur est
intense et on se retrouve rapidement en zone illégale. Pas certain
que mon permis résisterait à une conduite quotidienne de ce
véhicule. Si je dois lui donner un seul défaut, c’est que le tout
est un peu linéaire. C’est-à-dire que la puissance est disponible
à bas régime et son augmentation reste la même tout le long du
compte-tours. Comprenez moi bien, le SQ5 ne manque absolument pas de
puissance. J’aime seulement les moteurs qui sont plus caractériels
que ce dernier.
Les accélérations en ligne droite
c’est bien plaisant, mais ça fait son temps. Surtout que la
hauteur du SQ5 modifie un peu l’impression de vitesse à la baisse.
Heureusement, le châssis répond présent quand on lui en demande un
peu plus. Le système quattro légendaire veille au grain et les
pneumatiques sont de bonne dimension et qualité. Malheureusement, la
direction électrique est moins impressionnante. Le train avant est
précis et l’assistance correcte. Par contre, le feedback est
inexistant. On est isoler de la route et on doit se fier à notre
fessier et nos yeux pour évaluer la vitesse à laquelle on doit
aborder une courbe. La position haute du véhicule ne fait qu’empirer
le tout. Cela enlève beaucoup de sportivité à un véhicule qui se
veut plaisant à conduire. De ce côté, la S4 vous plonge beaucoup
plus dans l’action malgré une direction qui a les mêmes défauts.
J’ai pu essayer deux exemplaires du
SQ5, un avec les roues de 20 pouces standards et un autre avec le
groupe S-Line et des roues de 21 pouces. Si vous privilégiez le
confort avant le style, je vous dirais d’opter pour les roues de 20
pouces. En 21 pouces, le SQ5 devient sec et cassant surtout sur nos
superbes routes québécoises. Côté freinage la pédale est
modulable facilement et la puissance est au rendez-vous. Faut dire
qu’on a de bonnes galettes qui coûteront un bras et une jambe à
remplacer. De ce point de vue, heureusement pas de freins carbone de
disponibles comme c’est la mode sur ce genre de véhicule.
Fiabilité et coût de possession.
En règle générale les produits Audi
sont assez fiable. Surtout si on les compare avec leurs concurrents
allemands. Le moteur du SQ5 est disponible dans plusieurs modèles
différents de la gamme et ce depuis un bout de temps. Il ne cache
pas de mauvaise surprise. Et malgré ses prétentions sportives
semble solide comme du roc. Méfiez-vous tout de même des modèles
qui aurait pu être modifié car souvent ces modifications sont
accompagnées d'un pied droit très pesant et d'un manque d'empathie
mécanique. Deux endroitsoù le SQ5 risque de frapper un
porte-feuille qui ne s'y attends pas. Les coûts d'entretien sont
asse élevé chez Audi et les spécialistes hors-réseaux sont assez
peu nombreux. Du moins, au Québec. Alors, il faut prévoir le coup.
Ensuite, les pneus et les freins sont très solicités par le poids
et la performance de la bête. Comme ce tous deux des pièces de
performances, attendez-vous à payer plus chère de ce côté et à
les remplacer plus souvent. Le SQ5, lorsque neuf, avait une garantie
de 4 ans ou 80 000 km tout inclus. Comme le modèle a changé en
2018, vous devriez être capable de trouver un exemplaire avec un
restant de garantie.
Conclusion.
Malgré les prestations presque égale
du SQ5, la S4/S5 reste plus désirable selon moi. Elle est plus vive
et coûtera une peu moins chère en consommable. Par contre, si vous
avez besoin de plus d'espace qu'un coffre de berline, le SQ5 est un
bon remède. Il offre 95% des performances de la S4, mais un bon 25%
plus d'espace dans le coffre. Comme la S4 Avant ne fut pas importée
dans cette génération, je dois donc donner une victoire ex-aequo
avec le SQ5.
Design : 4/5
Motorisation : 5/5
Tenue de route : 4/5
Fiabilité et coût de possession :
4/5
Score final : 17 / 20
Aucun commentaire:
Publier un commentaire