2011/07/23

Impression de conduite: 2011 Mercedes-Benz Classe-C

Introduction.
 
Plus tôt dans le mois je vous ai parlé de ma berline intermédiaire préférée et celle que j’affirmais être la meilleure sur le marché, soit la Ford Fusion. Par contre, il s’agit d’une voiture pour monsieur tout le monde avec les tarifs que cela implique. Si vous êtes un peu plus fortuné que la moyenne, il existe le même genre de voiture, mais beaucoup plus luxueuse. On parle de la catégorie des berlines intermédiaires de luxe aussi appelé, berline sport. Je vous présente aujourd’hui mes impressions de conduite sur une fière représentante de la catégorie, la Mercedes-Benz Classe-C.
 
Cette dernière est offerte depuis maintenant 18 ans dans ce segment et elle en est maintenant rendue à la troisième génération. Au tout début de sa carrière, c’était une voiture presque abordable, surtout en Europe, mais avec la multiplication des modèles chez Mercedes, surtout des petites sous-compactes et compactes, la Classe-C monta inexorablement en gamme. Aujourd’hui on peut la considérer comme une vraie voiture de luxe. Par contre, est-ce qu’elle est encore capable de répondre au besoin d’un propriétaire de berline intermédiaire et aussi, est-ce qu’elle mérite son appellation sport. C’est ce que je me propose d’explorer dans mon essai routier d’aujourd’hui.
 
La Classe-C a reçu un léger lifting pour le millésime 2012. La carrosserie est revue et ajustée au nouveau langage visuel de la marque allemande. Mercedes se targue d’avoir changé plus de 2 000 pièces sur la voiture. Le millésime 2011 est encore disponible en concession par contre, alors je crois que mon essai-routier est encore valide, surtout que côté mécanique il n’y a pas beaucoup de changement entre un modèle 2011 et 2012. La gamme comprend trois motorisations et les différentes versions sont alignés en conséquence de ces dernières. On parle de la C250 qui ouvre la gamme à partir de 38 800$, vient ensuite la C300 pour 41 600$ et finalement la C350 pour 48 600$. Il y a aussi la C63 AMG qui est une version définitivement sportive, elle fera l’objet d’un article séparé puisqu’elle est vraiment différente du reste de la gamme. J’ai eu la chance d’essayé les trois moteurs offerts, mais pas toutes les définitions de la suspension et de la transmission. Mes essais se sont déroulés autant sur circuit que sur routes ouvertes. Alors, on commence sans plus tarder.
 
Finition et intérieur.
 
L’habitacle de la Classe-C est typique des produits allemands, autant Mercedes que ses compétiteurs. Le style est sobre, pour ne pas dire ennuyant et dépendant de la finition qu’on choisit, le choix est quand même conséquent, on aura droit à une vaste étendue grise ou beige. Évidemment, on peut ajouter des marqueteries en bois ou en aluminium ce qui rehausse un peu la planche de bord, mais on reste dans le très conservateur. L’assemblage est au niveau des meilleurs et il n’y a aucun grincement ou vibration lorsque la voiture roule. Par contre, les matériaux utilisés ne sont pas des plus nobles. Le dessus du tableau de bord est recouvert d’un plastique dur qui fait un peu bon marché pour le prix qu’on demande. L’habillage en cuir est de qualité, mais seule les sièges en sont recouverts ainsi que quelques détails de finition comme le levier de vitesse et le volant. Parlant de ce dernier, il est un peu trop grand à mon goût et le diamètre du contour est trop mince. Prenez note, que parmi les 2 000 nouvelles pièces de la Classe-C 2012, beaucoup ont servi à améliorer la qualité des matériaux et l’ergonomie de la planche de bord. Le dessin de cette dernière étant complètement nouveau. Comme quoi Mercedes écoute ses clients !
 
Fait surprenant pour Mercedes, qui normalement excelle dans ce domaine, les différents commodos et interrupteurs sont mal placés dans certains cas. Ceux de la ventilation et de la sono par exemple. Il faut un certain temps pour étudier le fonctionnement de tous les équipements, le tout n’étant pas intuitif. Faut dire qu’on a pas mal de joujou à contrôler, mais la compétition fait beaucoup mieux de ce côté. Autre truc vraiment agaçant, le commutateur du régulateur de vitesse est placé exactement où notre instinct nous dit que celui des clignotants est situé. Ce qui devait arriver arrive et on enclenche le régulateur de vitesse au lieu de mettre ses clignotants. Dans une voiture plus modeste on pardonnerait la faute, mais pas dans une Benz.
 
Par contre, la position de conduite est sans reproche. On est assis bas dans la voiture et les sièges sont très confortables avec un bon support tant latéral que pour le reste de notre corps. De plus, le siège est ajustable de toutes les façons imaginables et le tout est entièrement électrique. Le volant aussi est ajustable, de haut en bas et en profondeur. À moins d’avoir une taille ou un gabarit hors-norme, mais alors là vraiment hors-norme, il est tout simplement impossible de ne pas trouver une position de conduite parfaite. La visibilité est excellente autant à l’avant qu’à l’arrière. Faudra faire attention à nos angles morts par contre, parce qu’ils sont quand même assez important.
 
L’espace à l’arrière est suffisant, mais on a rien de vraiment extraordinaire. La banquette est très confortable par contre et certains équipements du conducteur et du passager avant sont aussi disponibles à l’arrière. Vos amis ou enfants apprécieront. Le coffre est de bonne dimension, mais encore une fois il n’y a rien d’extraordinaire, on est dans la grosse moyenne. Ce sera tout de même suffisant pour la vie de tous les jours ou le voyageur de commerce. Quand on entre dans la Classe-C on a l’impression de fermer la porte d’une voûte bancaire. Une fois la dite porte fermée on est complètement isolé de l’extérieur autant à l’arrêt qu’en roulant. C’est d’autant plus pratique qu’on a droit à un système de son digne de ce nom. Fournis par Harman Kardon, il est équipé de la technologie LOGIC 7 et de 12 haut-parleurs. Il n’est pas en équipement standard sur la C250 et la C300, mais les mélomanes de ce monde se doivent de se le procurer. De plus, tous les modèles reçoivent la compatibilité Bluetooth intégré au système de son et une connexion iPod/USB. Petit détails très sympathique l’affichage de la radio se fait sur l’écran de navigation à la façon d’un vieux radio des années 50. Seule petite touche particulière de l’habitacle, j’aime bien.
 
Tenue de route et performance.
 
Mercedes nous offre trois motorisations dans la Classe-C. J’ai pu toutes les essayer alors ceux qui n’aiment pas la mécanique, sautez ces paragraphes puisqu’ils seront plutôt longs. L’entrée de gamme se fait avec la C250 qui est équipé d’un V6 de 2,5 litres. Dénommée M272E25, il s’agit d’un moteur en aluminium avec son V à un angle de 90 degrés. Il est équipé d’une tubulure d’admission à géométrie variable, de DACT à 24 soupapes et de la distribution variable autant sur la came d’admission que d’échappement. L’injection électronique est conventionnelle, donc séquentielle multipoint et l’allumage se fait par bobines intégrées direct, contrairement au doubles bougies d’allumage que son prédécesseur avait. Le moteur donne un bon rendement avec 201 Hp à 6 100 tr/min et 181 lb-ft de couple sur une plage allant de 2 900 à 5 500 tr/min, soit un couple constant pendant 2 600 tr/min Sur papier cela peut paraître alléchant, mais à l’usage c’est un peu limite surtout si on prend en considération l’appellation sport de la voiture. Le problème vient du poids de la voiture qui gomme ce surplus de puissance. Tout de même, si on compare le tout à une compacte ordinaire les performances sont pas si mal. Le constructeur donne 8,4 secondes pour le 0-100 km/h et une vitesse maxi de 210 km/h Au feeling cela paraît un peu optimiste, puisque les accélérations, sans être glaciales, laissent un peu à désiré et ne sont pas en adéquation avec la vocation luxe de la voiture. Le moteur est assez doux et il n’hésite pas à obéir à la pédale des gaz. Dans la vie de tous les jours c’est suffisant. Par contre, faudra passer notre tour pour des sensations de conduite sportive.
 
En 2012, ce moteur sera remplacé par un 4 cylindres en ligne turbo-compressé de 1,8 litres. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de l’essayé, mais sur papier ça promets. On a l’injection directe, un turbo-compresseur et la fonction start/stop. La consommation devrait être à la baisse tandis que les performances devraient rester semblables. La C250 avec le V6 actuel fait tout de même 25 mpg en ville et 38 mpg sur autoroute, on peut croire que le nouveau moteur réussira au moins 40 mpg sur autoroute.
 
Juste en haut de la C250 ou retrouve la C300 avec le même V6, mais cette fois avec une course plus longue. Dénommée M272E30, il incorpore les mêmes technologies et la même construction, mais évidemment les chiffres sont plus élevés. On parle de 228 Hp à 6 000 tr/min et 221 lb-ft de couple sur un plateau allant de 2 500 à 5 000 tr/min Comme on peut le voir la course du piston plus longue fait des miracles pour le couple, qui augmente de 40 lb-ft. Cela transparaît tout de suite sur les chronos avec 7,3 secondes pour atteindre 100 km/h  et une vitesse de pointe limitée électroniquement à 210 km/h Quoique ce dernier chiffre soit très conservateur, lors de mon essai la bride se situait plus haut que ça. Si vous voulez mon avis c’est le bijou de la gamme, les accélérations sont franche tout en restant douce et sereine et on a un bon surplus de puissance pour s’insérer dans la circulation ou avoir un peu de plaisir sur notre route secondaire préférée. De plus la consommation est correcte avec 24 mpg en ville et 37 mpg sur autoroute, à peine pire que la C250 et pas mal mieux que la C350.
 
Le haut de la gamme se clôture avec la C350, toujours équipé du même V6, mais cette fois avec une cylindrée de 3,5 litres et dénommée M272E30. Cette fois autant l’alésage que la course du piston sont augmentés. La puissance grimpe alors à 268 Hp à 6 000 tr/min tandis que le couple s’établit à 258 lb-ft sur un plateau allant de 2 400 tr/min à 5 000 tr/min. C’est le modèle le plus sportif après la C63 AMG, avec 6,4 secondes pour atteindre 100 km/h et toujours la bride électronique à 210 km/h. Évidemment les sensations sont au rendez-vous, mais pas autant qu’on pourrait le croire. Ainsi modifiés, le M272 manque un peu d’envolée, l’alésage étant trop grand par rapport à la course du piston, le moteur tarde à monté dans les tours. C’est un moteur plus onctueux que sportif et dans la petite Classe-C, j’aurais souhaité quelque chose de plus dynamique. Néanmoins, il n’y a absolument aucun problème à se faufiler dans la circulation et sur autoroute il offre une conduite rapide, mais sereine. Certains aimeront, mais je continue à affirmer que la C300 est tout ce qu’on a besoin comme voiture.
 
Tout dépendant du modèle choisis, on a plusieurs type de transmission disponible. On peut avoir une transmission manuelle 6 rapports sur la C250 et la C300. Je ne l’ai malheureusement pas essayé. Mercedes n’a pas l’habitude de développer de mauvaise transmission manuelle, mais ils ne sont pas réputés maître incontesté dans la matière.  J’aurais tout de même tendance à vous dire de ne pas hésiter. Par contre, il ne faut pas s’attendre à quelque chose de très communicatif ou mécanique, le confort prenant le dessus sur la sportivité. Sinon, la transmission automatique électronique à 7 rapports 7G-TRONIC est disponible sur tous les modèles et sur la C350, c’est la seule offerte. On a plusieurs modes opératoires et on peut sélectionné soi-même les rapports au levier de vitesse. En mode «Comfort», la transmission fait un excellent travail, avec des changements doux et crémeux. Même quand on veut pousser la voiture, elle sait donner des changements rapides sans pour autant la rendre inconfortable. En mode «Sport», ça se complique un peu. La transmission est réputée auto-adaptative, c’est-à-dire, qu’elle détecte votre façon de conduire et pourra rétrograder automatiquement à l’approche d’un virage. Lorsqu’elle le fait, c’est de façon magistrale avec un coup de gaz façon talon-pointe. Le hic c’est qu’elle ne choisi pas toujours le bon rapport et au bon moment. Tout de même c’est un problème qui est plus apparent sur circuit que sur routes normales, alors j’imagine que ça ne posera pas problème au commun des mortels. Si vous voulez vraiment plus de sportivité mettez le levier de vitesse en mode manuel et sélectionnez vous-même les rapports, mais attention, la transmission devient alors sèche et raide et elle peut donner de bon coup de sabot dans le dos. Finalement, la Classe-C est disponible avec la propulsion intégrale 4MATIC. Je n’ai pas pu l’essayer lors de mes différents essais. Elle est plutôt sécuritaire et stable que traction et sport, alors ça enlève un peu de piquants à la voiture.
 
Côté tenu de route ce n’est que du bonbon. La direction est bien calibrée et directe. En mode «Comfort» elle est un peu trop légère pour mes goûts, mais il suffit d’enfoncer la touche sport pour que le tout se raffermisse. Il lui manque peut-être un peu de feedback, mais ce n’est pas si apparent que ça et pour une direction à assistance électrique c’est quand même bien. La suspension est aussi bien calibrée, offrant un bon contrôle du châssis ainsi qu’un grip conséquent. En version standard elle offre un excellent compromis entre confort et efficacité, séparant le conducteur du plus gros des imperfections tout en lui laissant assez de sensations pour savoir ce que la voiture fait. Pour plus de sport il y a un groupe sport justement, qui raffermis les tarages des ressorts et agrandit le diamètre des roues. Il y a évidemment plus de grip, mais les joints de chaussée et autres nids de poules remontent dans la caisse et donne un roulement plus sec à la voiture. Pas nécessaire. En version propulsion, l’arrière est joueur et permet de bien placer la voiture en courbe. Une fois le contrôle de trajectoire déconnecté on peut s’amuser un peu, mais il ne reste jamais bien loin, toujours là pour vous sauver la peau si vous faites une faute grave. Certains le trouveront trop envahissant, mais on a pas affaire à une voiture de courses non plus. Les freins sont puissants, bien calibrés et facilement modulables. De plus, ils m’ont surpris par leur endurance sur circuit. Aucun reproche de ce côté.
 
Fiabilité.
 
Disons que la fiabilité de la Classe-C est un peu aléatoire. La première génération était réputée blindée et certaines voitures roulent encore aujourd’hui avec 500 000 km et plus. La deuxième génération qui suivit fut une catastrophe pour Mercedes, puisque la fiabilité n’était absolument pas au rendez-vous. Redonnons à César ce qui lui revient, cette génération était très innovante et inaugurait beaucoup de nouvelles technologies. La génération actuelle est beaucoup plus fiable, surtout que un des objectifs du cahier de charges était de rendre la voiture plus fiable. Cette Classe-C est maintenant vendue depuis 2008 et on a pas beaucoup de problème à relevé. Cela reste une voiture de luxe avec beaucoup de haute-technologie alors les coûts d’entretien sont en adéquation. L’avenir nous dira si la dernière Classe-C sera réputée comme un char d’assaut ou un citron.
 
Conclusion.
 
Mercedes a toujours eu une réputation de voiture pour personne âgée, mais en réalité, bien que la voiture offre beaucoup de confort, c’est une voiture polyvalente qui pourra plaire à plus d’un. Est-ce qu’elle est mieux que la compétition? Sur certains points oui, sur certains autre non. Disons qu’elle est différente. Une BMW Série-3 offrira définitivement plus de sensations au volant, tandis qu’une Audi A4 offre une finition et un dessin de l’habitacle plus moderne. La Classe-C venant se placer entre les deux. À vous de voir ce qui vous convient. Personnellement, j’opterais pour la BMW, mais il y a  toujours eu une fibre Villeneuve chez moi. En isolation par contre, c’est une excellente voiture.
 
Design et finition : 3/5
Moteur et performance : 4/5
Tenue de route et confort : 4/5
Fiabilité : 4/5
 
Total : 15/20

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