2011/07/05

Impression de conduite: 2012 Fiat 500

Introduction.
 
J’imagine que plusieurs d’entre vous ne connaissait pas la marque Fiat avant l’entrée fracassante de cette compagnie italienne sur notre marché au début de l’année. Des personnes d’un certain âge s’en rappel peut-être, mais cela fait plus de 27 ans que le dernier modèle Fiat a été vendu au Québec. La réputation de la marque italienne n’était pas très bonne à l’époque, mais en presque 30 ans la marque italienne a sûrement eu le temps de régler les défauts de ses voitures. Surtout qu’en 2011, Fiat est presque actionnaire majoritaire du Groupe Chrysler et que plusieurs de leurs véhicules sont maintenant vendus en Europe sous le sigle de la compagnie italienne. Le contraire est moins vrai, la petite Fiat 500 étant le seul modèle disponible dans la gamme de véhicule très complète qui est vendu en Europe par le Groupe Fiat. Le futur nous réserve probablement d’autres modèles, comme la Fiat Punto qui pourrait avantageusement remplacer la Dodge Calibre. Il y a aussi Alfa Romeo, qui appartient au Groupe Fiat, qui annonce son retour imminent depuis plusieurs mois voir années.
 
Mais trêve de futurisme, restons dans le présent avec la Fiat 500. La petite voiture vient se placer en concurrente directe, d’une autre icône de l’automobile qui a été rénové, la MINI Cooper. On ne parle pas des mêmes tarifs par contre, avec une entrée de gamme se faisant à 15 995 $ pour la Fiat 500 Pop contre 23 950$ pour la MINI Cooper. Chez Fiat on retrouve entre les deux, la Sport pour 18 500$ et finalement la Lounge pour 19 500$. La liste d’options est très longue et on peut, à peu de choses près, avoir la couleur que l’on désire pour sa Fiat. Évidemment le tout fait grimper la facture, mais même «full equip», une Fiat 500 vous demandera moins qu’une MINI équivalente. Reste à voir si c’est une voiture équivalente. C’est ce que je vous propose aujourd’hui avec mes impressions de conduite de la petite citadine sur les rues et autoroutes de Québec.
 
Finition et intérieur.
 
Comme à l’habitude on commence à l’intérieur pour mieux se diriger vers l’extérieur et les performances de la voiture ! Le dessin de la planche de bord est très original et un peu comme la MINI, ce dernier est dominé par un gigantesque cadran. Par contre, il est situé en position centrale par rapport au conducteur, derrière le volant. Il est facile à lire et combine le tachymètre avec le compteur de vitesses. Au centre de ce dernier on retrouve un petit écran multifonctions qui donne les informations concernant l’état mécanique de la voiture ainsi que l’odomètre etc.… La finition de l’habitacle est correcte et les matériaux utilisés sont de bonne qualité sans plus. On a une gigantesque bande décorative qui courre sur le tableau de bord. Cette dernière est agencée à la couleur de la carrosserie. L’effet est plus ou moins réussis. Personnellement, je trouve que cela donne un look un peu «cheap» à comparer au reste des décorations et finitions, mais cela plaira peut-être à certain.
 
La position de conduite est un peu bizarre. La voiture est très petite et on est assis haut perché. Par contre, l’espace est suffisant et j’avais assez de dégagement au niveau de la tête, l’espace ne manquant qu’un tout petit peu au niveau des genoux. Le levier de vitesse est situé directement sur le tableau de bord, à l’instar des Honda Civic. Je n’adore pas particulièrement ce genre d’arrangement, mais je dois avouer que celui de la Fiat tombe bien sous la main. Sinon, les pédales sont bien placées et le volant est ajustable en hauteur ce qui permet de trouver une bonne position de conduite. Placé à cet endroit et de cette façon on a par contre, une excellente visibilité. Autant à l’avant que vers l’arrière. Les surfaces vitrées sont grandes et les piliers de structure pas trop imposante. Cela nous donne amplement l’occasion d’observer les énormes pneus des fardiers et autres véhicules massifs que l’on retrouve sur nos routes à l’intérieur de notre petite puce qui semble pouvoir se faire avaler tout rond par ces derniers. Parlant de routes, l’insonorisation de la 500 est très impressionnante. Seule le moteur envahit l’habitacle, mais pas de façon agressante. De plus, il a une belle sonorité alors c’est plutôt agréable à l’oreille.
 
Pour l’espace arrière, on repassera. Une fois qu’une personne comme moi s’installe comme il faut au volant, je mesure 6 pieds 3 pouces, il n’y a tout simplement plus d’espace pour un passager arrière. J’avais de la difficulté à passer mon poing fermé entre le dossier de mon siège et la banquette arrière. Pour dépannage seulement donc. Les sièges sont confortables par contre et ils sont rabattables 60/40 pour donner plus d’espace au coffre. Parlant de celui-ci, l’espace n’est pas au rendez-vous là non plus. Voyagez léger et oubliez l’épicerie au Club Price, il y a à peine 1 pied de profondeur dans ce coffre. Il faut dire que la MINI n’offre pas vraiment plus d’espace à ce niveau. On finit notre visite guidée de l’habitacle avec le système de son qui est de bonne qualité. Il s’agit d’un lecteur CD simple avec capacité MP3 et compatible iPod/USB. Il est muni de 6 haut-parleurs et le son est de bonne qualité et puissant. Pas de reproches à faire de ce côté.
 
Tenue de route et performance.
 
La petite Fiat 500 reçoit le moteur dénommé FIRE. FIRE, signifie «Fully Integrated Robotised Engine» ou en français moteur intégré et robotisé. Comme son nom l’indique on a donc droit à un moteur moderne à injection électronique. La gamme FIRE comprend beaucoup de différents engins, la cylindrée commence à 0,8 litres jusqu’à 1,4 litres comme dans notre 500 nord-américaine et tous les moteurs de cette gamme sont des 4 cylindres en ligne. Notre moteur comprend 16 soupapes et DACT en plus de l’injection électronique séquentielle multipoint. Fait innovant, le FIRE 1,4 litres est équipé de la distribution Multi-Air qui permet à l’aide d’une chambre hydro-pneumatique de faire varier en continu et de façon très importante le temps d’ouverture de la soupape d’admission. Cela donne de très bons résultats et donne un moteur très doux lorsqu’il fonctionne. Pour comparaison, le même 4 cylindres de 1,4 litres est disponible en Europe avec une distribution normale et la distribution Multi-Air. Dans l’Alfa Romeo MiTo le même moteur produit 155 Hp pour 36 mpg de consommation, tandis qu’avec le système Multi-Air, la puissance grimpe à 170 Hp et la consommation est de 39 mpg. Dans notre véhicule d’essais par contre la puissance se limite à 101 Hp à 6 500 tr/min et 98 lb-ft de couple à 4 000 tr/min Le tout pour 38 mpg de consommation sur autoroute (données du constructeur).
 
À l’usage, c’est un vrai petit bijou. Le moteur est très doux et le compte-tours n’hésite pas à faire des envoler digne d’une «mama» italienne. Surtout lorsqu’on enfonce la touche Sport sur le tableau de bord. Ce dernier, raffermis le calibrage de la pédale d’accélérateur ainsi que le calibrage de la direction à assistance électrique. De plus, la sonorité est au rendez-vous et on va souvent chercher les 6 500 tr/min de puissance. Les temps d’accélération ne sont pas nécessairement en adéquation avec les sensations puisque la Fiat 500 abat le 0-100 km/h en 9,2 secondes avec la transmission manuelle et le ¼ de mile est expédié en 17,2 secondes à 127 km/h . Par contre, ces 9,2 secondes seront remplies d’adrénaline avec des changements de rapport à la volée. On a vraiment l’impression que la voiture va beaucoup plus vite que ce que le compteur nous affirme. Elle adore tout simplement se comporter en petite voiture sport. Une vraie italienne quoi.
 
Côté transmission, les choses sont un peu moins reluisantes. Déjà, je ne suis pas un fan de la position du levier de vitesse. De plus, son action est un peu vague et on a un certain sentiment de déconnexion par rapport à la mécanique. Par contre, les rapports sont très bien étagés et la transmission est probablement à blâmer pour le comportement frénétique de la voiture. Messieurs de Fiat ne changer rien c’est justement ce qu’on adore de votre petite 500. Côté embrayage ce n’est encore pas parfait. Je dois avouer que mon véhicule d’essais venait à peine de sortir de l’usine, mais la pédale semblait tout de même très molle et j’avais de la difficulté à trouver le point de friction. Faudra voir si une fois la période de rodage terminé le tout s’améliore, mais c’est un petit défaut agaçant qui enlève de la fluidité à la conduite quand on veut pousser un peu plus.
 
Quand on arrive à l’incontournable virage en épingle de notre route préférée, la 500 devient une vraie bête de course. La direction est à assistance électrique, mais elle est directe et précise et donne en plus, pas mal de feedback. On est tout de même loin de ce que l’on retrouve dans une assistance classique hydraulique, mais c’est un défaut commun à toutes les directions électriques. De toute façon le train avant de la voiture est presque sous nos pieds, alors on peut se fier facilement au châssis pour nous télégraphier ce que la voiture est en train de faire. En poussant le petit bouton Sport placer sur le tableau de bord, la direction se raffermit grandement. C’est bien, mais à garder seulement lorsque vous voulez vous taper une spéciale de rallye. L’avant devient très incisif et cela rend la voiture pas très confortable. De plus, la direction devient presque trop lourde. Bref, si on pouvait séparer la réponse à l’accélérateur de celle de la direction se serait l’idéale.
 
On peut s’appuyer sur le magnifique châssis de la 500. Le grip est ultra-tenace et la suspension absorbe très bien les imperfections de la route. En conduite normale la voiture nous renseigne sur l’état de la route sans perdre rien en confort. Les bruits de roulements sont négligeables et il faut frapper un gigantesque nid de poules pour vraiment se faire bardasser. On aurait peut-être apprécié des barres stabilisatrices de plus faible diamètre, puisque la voiture tangue beaucoup sur des surfaces inégales, mais on aurait probablement perdu pas mal de grip. Pour les novices ne touchez pas au bouton désactivant l’anti-dérapage. Dans un virage appuyé il est facile d’ajuster la trajectoire avec l’accélérateur puisque le train arrière est plutôt joueur, mais le petit empattement de la 500 rend le survirage jamais très loin. De plus il est vif et cassant et pourrait en surprendre plus d’un. Faudra voir son comportement cet hiver, mais l’électronique semble être capable de ramener le tout dans le droit chemin.
 
Sur autoroute la voiture est bluffante. Le moteur est suffisamment puissant pour tenir une vitesse de croisière normale et la tenue de cap est digne d’une grande routière. Lors de mon essai les vents étaient calme, mais tout m’indique que la 500 absorbera bien un vent de travers. Restent les freins, qui sont bien calibré et puissant. Je n’ai pas essayé la voiture sur circuit, alors je ne peux pas vous parler de leur endurance. Pour la route publique c’est amplement suffisant.
 
Fiabilité.
 
La Fiat 500 est un modèle 2012 et elle vient seulement d’être commercialisé. Faudra attendre l’année prochaine pour avoir les commentaires des propriétaires actuels. Tout de même certains point mérite d’être mentionné. Certaines pièces de finition dans l’habitacle sont peut-être un peu trop bon marché alors faudra y faire attention. Sinon, il y’a le moteur avec sa nouvelle technologie Multi-Air, qui bien que révolutionnaire, est tout de même assez complexe. Un point potentiel de dépenses? Seul l’avenir nous le dira. Autrement, ma petite inspection mécanique n’a pas révélé rien de problématique
 
Conclusion.
 
Comme je vous le disais au début de mon article, la Fiat 500 se positionne en concurrente directe de la MINI Cooper. Est-ce que c’est vraiment le cas ? Côté conduite, oui on a affaire à un vrai petit go-kart pour la route. Par contre, chez MINI on a des versions beaucoup plus puissante et performante. Il y a bien la Fiat 500 Abarth avec ses 160 Hp qui arrivera l’année prochaine, mais côté accélération la Fiat 500 actuelle est dépassé par la Germaine. Reste le look et le style, mais c’est plus une question de goût personnel que de vraie différence. Finalement, il y a le prix et là, la Fiat est imbattable. Donc, cela revient à une question de goût et tous ces derniers sont dans la nature. À vous de faire votre choix.
 
Design et finition : 4/5
Moteur et performance : 4/5
Tenue de route et confort : 5/5
Fiabilité : 3/5 *

Total : 16/20

(* Étant donné qu’il s’agit d’un nouveau modèle cette note est provisoire et pourrait être revue à la hausse ou à la baisse.)

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