2011/04/20

Impression de conduite: 2011 Subaru Outback 3.6R Limited

Le retour des essais routier de Phil. La température se réchauffant et des changements au travail font que je peux maintenant essayer plusieurs voitures par mois, sans demander la permission à personne. Quel malheur! Première victime du nouveau Phil, la Subaru Outback 2011. Donc, aller vous chercher une bonne tasse de Joe ou de thé ou de Gatorade, c'est à votre goût, on attaque le printemps à grand coup de traction intégrale.

Impression de conduite: Subaru Outback 3.6R Limited 2011.

Introduction.

Pour ceux qui suivent de loin l'actualité de la firme japonaise, vous croirez qu'il s'agit d'un nouveau modèle. Je vous pardonne, puisque l'ancienne Outback ajoutait aussi le prénom de Legacy et ce depuis maintenant 15 ans. En 2009, lors de la refonte de la Legacy, Subaru décida de séparer la berline familiale de la version tout terrain qu'est la Legacy Outback. La Outback tel qu'essayai était née.

Ne vous fiez pas trop à la nomenclature tout de même, puisqu'il s'agit toujours, sous les apparats de baroudeur hors-route, de la plate-forme Legacy. Néanmoins, la voiture a une garde au sol de 220 mm ce qui la place au-dessus de certains concurrents plus «hors route » que ce que le commun des mortels est prêt à se laisser croire. Par rapport, à l'ancien modèle, la nouvelle Outback a pris du poids. Elle est 40 mm plus large et 70 mm plus longue que sa devancière, mais surtout 105 mm plus haute que la Legacy contemporaine. Il y aura donc de l'espace dans l'habitacle et bien que ce soit le cas, on garde quand même certains défauts, je vous en parle plus bas.

Le modèle essayé était la plus haute gamme, c'est à dire la Outback 3.6R Limited, équipé du moteur 6 cylindres à plat de 3,6 L et 256 Hp. La Outback est aussi disponible avec le sempiternel 4 cylindres à plat de 2,5 L et la gamme s'étend du modèle de base pour 28 995$ avec le 2,5 L, jusqu'à la Limited essayée, pour 40 795$. Entre les deux on retrouve une gamme plutôt complète, en plus du modèle PZEV qui incorpore une transmission CVT et des systèmes anti-pollutions plus évolués. Mon essai s'est déroulé sur les autoroutes autour de Québec, ainsi que dans les rues de la vieille capitale.

Finition et intérieur.


La Outback se veut une voiture luxueuse et, surtout dans la version Limited, l'équipement ne manque pas à l'appel. Je ne vous en ferai pas la liste exhaustive ici puisqu'elle est plutôt longue, mais je vais quand même mentionnée quelques équipements qui sont bien appréciée avec notre magnifique climat bien québécois. La Limited vient avec des bancs chauffants, ainsi que des rétroviseurs extérieurs avec dégivreurs intégrés. La climatisation est automatique et à deux zones. Le pare-brise reçoit lui aussi un dégivreur intégré qui sert surtout à faire fondre la glace qui s'accumule sur les lames d'essuie-glace. Lors de mon essai, il faisait tempête et je dois avouer que ce fut très apprécié. Sinon, la voiture est livrée avec des barres de toit un peu spéciale, les barres transversales se replient à l'aide d'une simple pression d'un bouton et se cache ainsi dans les barres principales ce qui réduit beaucoup les bruits de vent lorsqu'on se déplace. Le Bluetooth est intégré de série et plusieurs commandes sont ramenés sur le volant, qui dans le cas de la Limited est gainé de cuir tout comme le reste de l'habitacle d'ailleurs.

On a donc, tout un paquet de gadgets et d'équipement pour s'amuser plusieurs heures sans se déplacer. Le petit hic est que la finition de tout ce bazar n'est pas parfaite et surtout, pas vraiment égale. Certains commodos et interrupteurs sont tout droit tirés de l'Impreza et détonne un peu avec le reste de la cabine qui est ma foi bien réussi. On est certainement pas au niveau des réalisations germaniques, mais à comparer aux anciennes Subaru ou tout simplement à la concurrence japonaise, c'est tout à fait acceptable. Je reviendrai tout de même sur certains choix de plastique, surtout dans la console centrale, qui n'ont tout simplement pas leurs places dans une voiture de ce prix.

À voir la voiture de l'extérieur on pourrait croire qu'elle est spacieuse. Au niveau du coffre c'est certainement le cas, mais pour le conducteur et son passager on repassera. Encore une fois, je ne suis pas un poids plume ni une personne de petite taille, alors le problème vient peut-être de mon côté, mais j'ai trouvé que l'espace aux jambes à l'avant était un peu réduit. Mes genoux se cognaient souvent sur la console centrale et ma magnifique crinière frottait sur le ciel de toit. Bien entendu, une fois le siège électrique réglé de façon convenable le problème disparaissait, mais la position de conduite en prenait pour son rhume. Tout est ajustable dans la Subaru, mais sans vouloir être raciste et stéréotypé, on se rend vite compte de quel pays la voiture provient.

C'est d'autant plus surprenant qu'à l'arrière on ne manque point d'espace. La banquette est très confortable et j'aurais tendance à dire que les passagers arrière ont plus d'espace pour les jambes que moi-même assis à l'avant. Le coffre est tout simplement caverneux et il devient digne d'un trou noir une fois la banquette arrière rabattue. Rajouté à cela, les barres de toit et faudra vraiment avoir une grosse famille pour manquer d'espace de rangement dans la Outback.

Le système de son provient de chez Harman Kardon et inclut un lecteur CD compatible MP3 à 6 disques, ainsi qu'un amplificateur de 440 W. Vraiment absolument rien à redire de ce côté, la qualité sonore est excellente et le système vaut bien toute la réputation de la compagnie américaine.

Seul vrai bémol dans l'habitacle, c'est qu'il est un peu fade. Il n'y a rien de vraiment excitant, on est dans la norme platonique. J'aime bien mes voitures avec un peu de caractère et l'habitacle de la Subaru ne lui en fournit aucun. Tout est beau, tout est à sa place et les seuls défauts qui pourrait lui redonner un je ne sais quoi, sont au final plutôt agaçant. Typiquement japonais et typiquement Subaru.

Tenue de route et performance.

La Subaru Outback est disponible en deux motorisations. En entrée de gamme on a droit au même 4 cylindres à plat qui travail au cœur des Subarus depuis maintenant 22 ans. Bien sûr en 2011 il a reçu bien des modifications pour qu'il puisse rencontrer les exigences environnementales et de performance auxquelles on s'attend d'un véhicule digne du 21ième siècle. Sa désignation interne est EJ254 et comme je vous le disais, il s'agit d'un 4 cylindres à plat à SACT et 16 soupapes, dotée d'une cylindrée de 2,5 litres. Il est équipé de la distribution variable « I-Active » qui agit sur la durée de levée des soupapes d'admission seulement. Ce moteur produit 170 Hp à 5 600 tr/min. et 170 lb-ft de couple à 4 000 tr/min. Bien que je ne l'ai pas essayé, je ne vous le recommande pas puisque la Outback n'est pas un poids plume et que côté douceur de fonctionnement on repassera. Bref, il ne correspond pas vraiment à la portion « luxe » de la Outback.

La Limited vient équipé de série avec un 6 cylindres à plat, extrapolé du 4 cylindres plus haut, mais dû à l'arrangement de ses cylindres, il est beaucoup plus doux que ce dernier. Désigné EZ36D, il a une cylindrée de 3,6 litres et est un moteur à DACT et 24 soupapes. La distribution est variable tant sur les cames d'admission que d'échappement. La puissance grimpe à 256 Hp à 6 000 tr/min. et le couple à 247 lb-ft à 4 400 tr/min. À l'usage c'est un moteur très doux et serein, mais qu'on peut provoquer sans gêne. La puissance est toujours au rendez-vous, mais on a déjà vu des pédales d'accélérateurs plus vive. On a un très bon surplus de puissance et les performances de la Outback sont là pour le prouvé. Elle effectue le 0-100 km/h en 7,1 secondes et le quart de mile en 15,5 secondes à une vitesse finale de 145 km/h. Je n'ai évidemment pas pu reproduire ces chiffres, puisque au moment de mon essai une bordée de neige tombait sur Québec et que j'étais sur des routes publiques. Tout de même au feeling, je n'ai aucun doute que la voiture est capable de faire ces chiffres, le moteur a amplement de poigne.

Là où c'est moins réjouissant, c'est au niveau de la transmission. On a affaire à une unité électronique et automatique comportant 5 rapports. Sur la grande route la transmission sait se faire oublier avec des changements de rapports fluides et opportuns. En ville par contre, les choses se compliquent un peu. Dans les premiers rapports, les changements sont secs et frappeurs et la boîte cherchent toujours à engager la dernière vitesse par soucis d'économie de carburant. C'est louable, mais cela a comme inconvénient que lorsqu'on veut profiter d'un espace dans le trafic urbain, la transmission est longue à réagir et une fois qu'elle le fait c'est plutôt brutale. Elle enlève donc beaucoup de sportivité au moteur 6 cylindres et disons que la Outback a bien besoin d'un peu de piquant. Heureusement, la boîte est munis d'un mode manuel qui ma foi est bien plaisant. Bon, les changements ne sont pas d'une redoutable rapidité, mais j'aurais tendance à dire qu'en ville vaut mieux choisir soit même le rapport désiré plutôt que de laisser faire le cerveau électronique de l'engin.

Parlant de consommation, on est pas à la fine pointe de la technologie et cela devient apparent quand on regarde les données. On est à 24 mpg en ville et 34 mpg sur autoroute et croyez-moi ces chiffres semblent plutôt optimiste. Avec un pied de comptable, je dirais qu'on doit faire du 20 mpg en ville et si on s'énerve quelque peu, ce chiffre fait une chute libre. Heureusement ou malheureusement c'est selon, la Outback est offert en finition PZEV, mais seulement avec le 2,5 litres. Cette dernière option, introduit une transmission automatique CVT et une reprogrammation de l'ordinateur de bord. Le tout dans le but de réduire la consommation d'essence. Exercice réussis puisque la consommation urbaine grimpe à 30 mpg et celle sur autoroute à 41 mpg. Faudra voir si vous aimez mieux dépenser plus d'essence et avoir du plaisir ou sauver quelques dollars et avoir une vie fade et grise.

Toutes les versions de la Outback partagent le même châssis et la même suspension. La tenue de route est surprenante pour la hauteur de la voiture, mais elle garde les défauts d'un véhicule qui devrait être capable de faire du hors-route léger. On a beaucoup de roulis, mais on se rend compte qu'une fois une certaine inclinaison atteinte, le tout se stabilise et le grip est présent. C'est loin d'être une voiture de course, mais on a l'impression de conduire une voiture et non un camion. La faute au moteur à plat qui permet d'abaisser sensiblement le centre de gravité. Bien entendu, la Outback est équipé de la fameuse traction intégrale Subaru. On utilise un viscocoupleur centrale et ce dernier envoi le couple aux roues qui ont le plus d'adhérence. Ça fait des miracles dans des conditions difficiles, comme nos hiver québécois et cela permet de vraiment malmené la voiture sans avoir peur des conséquences. C'est d'ailleurs là que le plaisir de conduire se cache dans la Outback, parce que sinon c'est plutôt ordinaire.

Les différents contrôles sont à blâmés. La voiture est aseptisée par sa direction un peu lente et dépourvue de sensation. C'est quand même supérieur à certain concurrent avec des systèmes électriques, mais on a déjà vu beaucoup mieux chez la marque japonaise en terme de communication, l'Impreza en étant un bon exemple. De plus, la pédale de frein est en guimauve et plutôt mal calibré ou serait-ce les freins qui manquent de mordant et de puissance. Rien de dangereux, la voiture ralentit de façon sécuritaire, mais on a toujours une impression spongieuse à la pédale. Sinon, la suspension est bien calibré, mais à basse vitesse et sur chaussée défoncé on se rend vite compte des compromis qui ont été fait pour permettre à la Outback d'aller faire un tour hors piste. L'amortissement primaire fait défaut, on sent les petites bosses et la voiture rebondit pas mal. Les barres stabilisatrices doivent être plutôt costaude parce qu'on tangue d'un côté à l'autre quand la chaussée est inégale. Sur autoroute le tout se calme et peu importe les conditions routières ou l'allure, la voiture est hyper stable et garde le cap.

Fiabilité.


Pas beaucoup de reproche à faire de ce côté. De façon générale les Subaru sont très fiables. Je vous dirais que le tout dépendra de la façon dont vous la conduisez. La Outback est fait pour être conduite de façon sereine et paisible. Si vous faites de chaque voyage une spéciale de rallye, certaines pièces comme les freins ou la suspension ne tiendront pas le coup, mais peu de voitures « ordinaires » peuvent se vanter de faire autrement. Petite spécificité des moteurs à plats, ils ont souvent tendance à consommer plus d'huile que d'autres moteurs. Alors faites attention au niveau d'huile et tout devrait bien se passer.

Conclusion.

Au final la Outback est loin d'être une mauvaise voiture. J'ai rarement vu une automobile aussi bien équipé pour affronter nos hiver québécois. C'est à croire que Subaru a construit sa Outback en pensant à nous et nos superbes routes. Seul petit hic, au final, la voiture est plutôt ordinaire. Rien de vraiment excitant, rien de vraiment mauvais. C'est un outil de travail ou de déplacement, on l'achète un peu comme on achète un électro-ménager. C'est décevant venant de la compagnie qui nous fournit la STi et des championnats du monde de rallye. Est-ce que la concurrence fait mieux? Pas vraiment, la Outback saura passer partout où ces sport-utilitaires de ville pourraient vouloir aller et on garde l'allure et la conduite d'une voiture. Personnellement, j'opterais plus pour un Forester, mais tous les goûts sont dans la nature.

Design et finition: 3/5.
Moteur et performance: 3/5.
Tenue de route et confort: 3/5.
Fiabilité: 4/5.

Total: 13/20.

(Fin de l'essai routier.)

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